Autant, vous le dire dès maintenant, la revue du jour est volontairement orientée. Fatigué de la hausse des prix dans l’argentique, je souhaite vous montrer, en la présence du Praktica MTL 3, qu’il est possible d’avoir un bon appareil photo entre 15 et 40 euros (selon les revendeurs). La marque allemande qui pourtant a eu une histoire de premier plan dans l’industrie de la photo est désormais, à tort, considérée comme une sous-marque dû à sa perte de vitesse face aux concurrents japonais.

revue du Praktica MTL 3

Le principe de la revue rapide, par rapport au format classique, est simple. Je fais le tour d’horizon de l’appareil, mais sans le tester avec pellicule. La boutique me permettant d’avoir beaucoup d’appareils photo argentiques, dans les mains. Mais sans posséder le temps de faire un rouleau.

Avant de commencer

Je parle aujourd’hui du Praktica MTL 3, mais en vérité, c’est toute la gamme qui mérite votre attention. Il est vrai que le MTL 3, MTL 5, MTL 50, LTL, DTL etc etc, sont des boitiers faits pour coûter moins cher à la fabrication. D’ailleurs les différences sont minimes entre les versions, son châssis par exemple est identique ! Cette décision de garder le même “squelette” lui vaudra d’ailleurs d’être jugé dépassé avec le temps et précipitera son retrait du marché des SLR.

Pour autant, comme je vais l’expliquer, ce sont des bons boitiers que l’on peut obtenir pour une bouchée de pain à l’heure où j’écris ce texte.

La Conception

Entièrement métallique, le reflex n’est pas le plus compact du monde, pour autant il respire la robustesse. En termes de taille, je le compare facilement au Minolta SRT-101, si ce n’est que notre Praktica MTL 3 est un peu plus léger, car en dessous de la barre des 570 g nu.

Équipé d’un revêtement en plastique, il sera remplacé par du cuir sur les modèles suivants. La façade comporte une fois n’est pas coutume son déclencheur ! Un positionnement un peu déconcertant vu que l’on est habitué à le trouver au-dessus. Juste à sa droite, vous voyez une pédale, cette dernière sert à activer le posemètre qui fonctionne via la pile. Le but étant d’économiser la batterie en ne la faisant pas tourner pour rien. En dessous du déclencheur, vous voyez le retardateur, toujours utile.

revue du Praktica MTL 3

En hauteur on reprend la manivelle de rembobinage, la griffe flash, la roue de sélection à 2 niveaux de la vitesse ainsi que de la valeur ASA de la pellicule, et enfin le levier d’armement avec son compteur des vues. Concernant les pellicules, le Praktica MTL 3 accepte des 35 mm entre 25 et 1600 ASA.

revue du Praktica MTL 3

Le dos ne retient que le viseur.

revue du Praktica MTL 3

Le bas lui reprend le bouton de déblocage du rembobinage et le logement de la pile qui est une PX 625 au mercure. Sa remplaçante alcaline la PX 625a fera parfaitement le travail.

revue du Praktica MTL 3

Les optiques

C’est l’autre point fort avec son prix. Le Praktica MTL 3 utilise des objectifs à baïonnette universels M42 ! Ce qui implique que vous pouvez bénéficier d’un très large choix et profiter de modèles d’excellentes qualités comme les Pentax Takumar !

C’est le cas ici en exemple où j’ai réutilisé le 50 mm Xenar à l’origine sur le Wirgin Edixa Reflex. Vous l’aurez compris, si vous montez en gamme par la suite en voulant payer peu, vous le pourrez avec les modèles M42. Pourquoi ne pas envisager un Asahi Spotmatic nu et reprendre ce que vous possédez déjà ! En somme, il fait plaisir à votre porte-monnaie du début à la fin.

revue du Praktica MTL 3

Les modes de fonctionnement

Uniquement manuel avec un mode Bulb, il est à destination de ceux qui n’ont pas eu la flemme d’apprendre à se servir d’un appareil photo sans le mode Auto. Ce qui au passage me rendra toujours sceptique de constater qu’on envisage l’argentique sans savoir régler l’ouverture et la vitesse.

Petit passage par le viseur qui est minimaliste. Avec une zone centrale pour le focus et sur sa droite la mesure d’exposition symbolisée par un cercle pour le choix le plus pertinent. Une aiguille varie entre le + et le – afin d’indiquer la sur-exposition et la sous-exposition.

revue du Praktica MTL 3

En utilisation

Peut-être que je suis plus robuste depuis le test du Minolta Srt-101, mais malgré son format “tank” j’ai moins ressenti le poids de la bête sur mon cou avec la sangle. Le manque d’une prise grip, même symbolique, n’est pas à son avantage quand on le tient longtemps en main, on aura tendance à le voir glisser des doigts.

Le fait de devoir penser à l’activation du posemètre via la pédale peut entrainer des déconvenues si on est un peu tête en l’air. L’appareil ne bloque pas la prise de vue et donc dans la précipitation, il est possible de faire des photos en pensant l’exposition bonne.

praktica mtl 3

Le déclencheur malgré son emplacement inhabituel n’est aucunement un problème dans la prise en main. Une petite habitude qui arrive rapidement.

En dehors de cela, son emploi est tout ce qu’il y a de plus simple. On arme, on cadre, on fait le focus et on déclenche. Le viseur du Praktica MTL 3 est confortable et son indice de mise au point au centre est précis.

Le manque de possibilité d’utiliser des films de 3200 ASA est à mon sens un faux problème. Vous pouvez en insérer une et utiliser un posemètre externe qui peut appliquer la valeur de la pellicule. Sinon, si vous voulez une pellicule polyvalente intérieure/extérieur, une 800 suffira à votre utilisation.

Conclusion sur le Praktica MTL 3

J’apprécie :

  • Son prix nandidiou !!!!
  • L’immense choix des objectifs M42.
  • Sa solidité.
  • Il fait le travail proprement.

Je regrette :

  • Le max de 1600 ASA (pour dire).
  • Son poids qui reste dans la valeur haute.