Le Agfa Flexilette (ou Agfa Reflex) fait partie d’une petite caste, assez rare. Celle des TLR 35 mm. Concept, le plus souvent éclipsé par les reflex (SLR) offrant aussi une visée poitrine, avec la possibilité de changer d’optique. Dans cette famille, le Flexilette représente souvent la meilleure solution rapport qualité-prix. Puisqu’il est coincé entre des offres d’entrée de gamme comme les TLR 35 mm chinois du genre Recesky et les joyaux rares que sont les Contaflex, Meisupi, Hobix, Luckyflex ou encore Bolsey. Avec cet entre-deux idéal, peu de surprise que la communauté saute sur la moindre occasion en vente. Il est donc temps d’analyser ce boîtier intriguant.

Du point de vue de la fiche technique
- Dimensions : 143 x 101 x 65 mm
- Poids (nu) : 757 g
- Optique / Monture : 45 mm
- Mode(s) : manuel
- Focus minimum : 0,9 m
- Obturateur : 1 s à 1/500 s
- Ouverture : F/2.8 à F/22
- ISO : aucun couplage, dépend du choix de son utilisateur
- Autofocus : non
- Flash : non
- Retardateur : non
- Batterie : aucune
Construction / encombrement
Disons-le, la plupart des appareils photo argentiques, qui sont des TLR 35 mm, vont avoir un prix fort pour une question de design unique, ou de rareté. Mais cela ne veut pas dire pour autant que la fiche technique soit plus poussée. Ce Agfa Flexilette n’est pas en retrait et fait même mieux que des équivalents plus onéreux, comme le Bolsey C, qui va au max à 1/200 s, contre 1/500 s pour le Agfa Flexilette.
De plus, la construction respire la solidité, avec un métal assumé et un assemblage sans défaut. S’il vous fait penser à une autre gamme de chez Agfa, c’est normal ! Puisque sa base provient des Silettes. Ainsi, nous retrouvons la logique de ses cousins, avec des réglages centralisés sur les bagues de l’objectif.

Bien que le Agfa Flexilette ne soit pas petit, en raison de l’espace nécessaire pour placer la double optique et le puits de visée. On peut tout de même apprécier le choix de laisser le défilement du film à l’horizontal. Ils auraient pu se baser sur la logique du format 120, à la verticale. Un choix logique, mais qui permet ici d’avoir une meilleure prise en main, avec l’espace offert.

D’ailleurs, n’oublions pas de dire que certains TLR format 120 proposent des kits pour user du 35 mm. Attention, le ratio des images, va changer en fonction du modèle. Cela sera rarement du 1:1. Le Yashica 635 en est un exemple.
Bien que j’apprécie la forme, tout n’est pas parfait, pour la prise en main, de mon avis. Bien que je comprenne, l’impératif de réduire la largeur, le levier d’armement situé sur la semelle est peu pratique quand on vise au niveau de la poitrine, cela demande de se détacher du sujet, pour la manœuvre.

J’ajouterai aussi que le placement du déclencheur n’est pas le plus confortable, non plus. Toujours en raison de la prise en main basse, le placer en façade, comme le fait un Exa 1B, par exemple, aurait été plus pratique. Néanmoins, ce dernier est silencieux, digne d’un télémètrique !
Pour le transport, indéniablement, il vous faudra un sac ou une sacoche dédiée pour le transporter. Même si vous avez une poche large, pour le mettre, le poids sera désagréable à subir.
Dernier point, la gestion du compteur est manuel ! Ce dernier ne reviendra pas seul à zéro. C’est à vous de bien le placer, avant de commencer le film.

De gauche à droite vous retrouvez le bouton de gestion du compteur, celui pour amorcer le rembobinage et enfin le déploiement rapide du viseur.
Optique
Disons-le, L’objectif Apotar est digne d’un pancake car assez peu volumineux. Comme je l’exprimais plus haut, l’ensemble des réglages passent par les bagues de l’objectif. Pour faciliter de ne pas trop galérer avec les trois choix qui s’offrent à nous (mise au point, vitesse et ouverture), Agfa a eu la bonne idée de placer des accroches, permettant de le manipuler plus aisément. Avec du temps, on a l’automatisme de ne plus avoir à réfléchir où l’on bouge quoi. C’est d’autant plus important que, sans assistance, on va devoir agir régulièrement.

En usage
Testé avec une pellicule Fomapan Foma 100.
Je ne serais pas le premier à l’écrire, l’optique surprend dans le bon sens. L’apotar 45 mm, montre qu’avec seulement 3 éléments, on fait du bon boulot. Les images sont précises et si vous avez l’occasion de l’utiliser à F/2.8, vous noterez un bokeh légèrement tournant. Chose toujours appréciée.
Je dois le reconnaître, je me suis beaucoup amusé à le trimballer et le manipuler. Sans surprise, sa forme capte vite l’attention, mais on “dérange” moins. Sûrement car on fait plus passionné de photos, que paparazzi. Et que la visée poitrine est moins agressive.

Si je devais tout de même placer un point frustrant, c’est le manque d’une griffe flash sur le côté ou en dessous. Cela aurait permis de fixer une cellule externe et d’avoir les suggestions, en le tenant. Car au final devoir vérifier les variations lumineuses lors de la promenade. Le fait de sortir la cellule et la ranger fait perdre quelques occasions. La solution serait de placer un bras déporté sur la fixation pour le trépied, avec une cold shoe au bout, pour fixer un posemètre externe.

Viseur
Que je dise que la visée poitrine est moins confortable, sur un 35 mm, qu’un format 120, c’est logique. Mais je dois admettre avoir été surpris, car j’ai pour habitude de lire les autres revues, sur un modèle que je possède. Et j’entendais souvent que ce dernier était assez simple et clair. Mais, je dois dire que j’en ai bavé avec ce viseur. La raison étant non pas sa taille, dont le focus précis peut être compensé par la loupe, mais les reflets sur le verre de visée. La forme bombée capte aisément l’environnement, ce qui rend moins lisible la scène, pour l’utilisateur. Peut-être une affaire de météo entre nos expériences ?

De ce fait, pour ne prendre aucun risque, on booste l’ouverture, pour couvrir une large zone. Et on colle son oeil à la loupe/magnifier pour prendre en précision et aussi réduire les reflets, en rapprochant sa grosse tête d’argenteux intelligent.

Comme souvent sur les TLR, une visée “sport” est de la partie. Un simple cadre, sans assistance à la mise au point. Ce qui est normal, le but est de déclencher en zone focus, à la volée. Avec la petite taille de son oeillet, de toute façon, on ne peut que faire comme cela. Mais ça dépanne et permet de compenser la nécessité de viser plus haut.

Je vous joins quelques exemples, où j’ai foiré la mise au point. Bien entendu, je ne l’avais pas deviné, puisque je pensais avoir assez bien fait la mise au point. Il faut reconnaître ses erreurs aussi.


En Conclusion sur le Agfa Flexilette
J’apprécie
- Son look !
- Son déclencheur discret.
- Son optique lumineuse.
- Mécanique !
- Solidité de construction.
Je regrette
- Son levier d’armement sur la semelle. Peu pratique en visée poitrine.
- Viseur poitrine qui reflète trop.
- Pas de cellule non couplée.
Quelques alternatives
- Contaflex 860/24
- Meisupi and Meikai
- Meisupi 2, 3
- Hobix DI, DII, DIII
- GGS Luckyflex
- Bolsey C, C22
- Aires Yalluflex
- Sanei Sangyo Samocaflex 35
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