Quel nouvel argentique moderne choisir en 2026 ?

Ils se nomment Pentax 17, Rollei 35 AF, Lomo MC-A et Analogue AF-1. Ils représentent un renouveau sérieux et plus abordable qu’un Leica M6, pour la scène photo argentique. Des belles promesses qui peuvent devenir un casse-tête quand il s’agit de faire un choix et ouvrir le portefeuille. C’est avec cette volonté de vous simplifier la décision, que je vous propose de voir qui serait le mieux selon votre pratique.

Un peu de contexte si vous découvrez

Les fabricants redécouvrent l’attrait de la photo argentique, porté depuis des années par les indépendants. De nouveaux boîtiers modernes avec des arguments plus sérieux arrivent sur le marché, mêlant technologie et tradition. En 2024 Pentax et Rollei, en 2025 Lomography et Analogue pour 2026, lanceront chacun leur modèle, marquant le renouveau d’une génération d’appareils argentiques.

Disclaimer

Je ne parlerais pas de toutes les features pour chacun des appareils. Pour la simple raison qu’un tableau comparatif, détaillé, des fiches techniques est disponible en fin d’article.

Le Pentax 17, prêt pour la rue !

Si on parle d’une nouvelle vague, alors le Pentax 17 est le premier de la liste. Arrivé en 2024, il aura fait l’objet d’une longue R&D auprès de ses équipes et de la communauté. Il est, dans cette liste, encore un appareil singulier. Notamment par le choix d’une gestion zone focus et non autofocus. Cela peut sembler idiot, mais en réalité pas tellement si vous faites de la photographie de rue. Puisque le plus souvent jouer du zonage et d’une bonne ouverture permet d’éviter un autofocus trop lent ou qui viserait le mauvais sujet. Et même, en visée reflex ou télémétrique, de perdre le temps à faire la mise au point. Chaque seconde va compter.

Autre décision de Pentax, jouer du demi-format. C’est un choix propre à chacun, on aime ou pas. Mais la possibilité de faire le double d’images, sur un rouleau. Tout en sachant que le constructeur possède l’expérience, le savoir-faire et les brevets pour une optique de très bonne facture. Cela rassure sur la précision des images. C’est aussi pour diminuer le risque de flou, sur un sujet entre 2 paliers de distances, que l’ouverture se limite à F/3.5. Une valeur suffisamment lumineuse pour couvrir la majorité des situations sans user du flash. Avec un film de 400 ISO, ça sera facile de s’en passer.

Doté de modes automatiques avec priorités, ou pas, il reste dans l’optique de plaire aux débutants. Un utilisateur averti pourra néanmoins rester sur sa faim. Les priorités ouvertures + vitesses et le mode manuel étant manquants.

Ce qui peut constituer un début de frustration, avec son obturateur maximum, suffisant, mais limité par rapport à la concurrence, allant à 1/350s max. Pour un prix de lancement supérieur aux Lomo MC-A et Analogue AF-1. Il est recommandé de chercher une promotion ou sur le marché de l’occasion.

En résumé

• Appareil silencieux, sans motorisation. Adapté pour de la photo de rue.
• Demi-format permettant d’économiser sur les pellicules.
• Le savoir-faire de Pentax sur la partie optique. Qui permet de limiter la perte des détails du au format.
• Mise au point minimale “macro” la plus poussée du comparatif
• Divers modes automatiques avec gestions prioritaires. Pour simplifier et optimiser la pratique qu’on en aura.
• Un prix, un poil trop onéreux, pour une fiche technique plus faible que les concurrents.

Le Rollei 35 AF, pour les nostalgiques

Bien que sur le papier, proposer un héritier aux Rollei 35 du passé est une excellente nouvelle. Un positionnement proche du Lomo MC-A, pour des prix plus forts, cela demande donc d’être irréprochable ! Problème, ce n’est pas le cas. Et des points négatifs, passables sur la concurrence, deviennent rédhibitoires sur le Rollei 35 AF.

La fiche technique n’est pas mauvaise, loin de là. La présence d’une gestion “Auto”, en réalité plus proche de la priorité ouverture, est une bonne chose, par exemple pour les portraits. Et contrairement au Pentax 17, il exploite un autofocus Lidar. Système qui équipe depuis longtemps les actions cam. De plus, son obturateur est aussi plus poussé que le précédent sujet et assez confortable pour les sujets rapides.

Du moins sur le papier, puisque les retours sont mitigés. L’autofocus étant bruyant et pas si rapide. Il est d’ailleurs important de comprendre que Rollei ne fabrique plus rien. Comme Yashica, le nom est simplement exploité et les produits faits par des sous-traitants. Dans notre cas, ici, la société Mint sous licence Rollei donc. Entreprise chinoise possédant une belle renommée sur les appareils instantanés. Mais avec une structure modeste et une première tentative ambitieuse, il est possible que des soucis de jeunesse en soient la raison. Nul doute que dans le futur cela sera corrigé.

En résumé

• Usage adapté pour les portraits ou les paysages avec le contrôle de l’ouverture.
• Gestion manuelle des contrôles pour un usage sans restriction, selon la pratique.
• Bien que présent chez les autres, la compensation d’exposition est toujours la bienvenue.
• Appareil photo argentique, le plus léger et petit de la liste. Plus appréciable donc pour le transport, surtout au quotidien.
• Positionnement tarifaire premium, peu justifiable.
• Disparition des formules optiques Tessar ou Sonnar des précédents modèles.

Le Lomo MC-A, pour les créatifs

Arrivé sans teasing, Lomography a décidé qu’il n’allait pas laisser les autres grignoter du terrain. Et annonce donc en fin d’année 2025, le Lomo MC-A. Un argentique qui, comme je le dis concernant le Rollei 35 AF, est sûrement son concurrent le plus proche.

Lui aussi possède un autofocus, un avancement manuel du film, une gestion priorité ouverture (+ un vrai mode Program), le Codage DX ou une ouverture lumineuse à F/2.8. Mais vous allez vite le comprendre, il pousse le vice bien plus loin.

Puisque c’est dans l’ADN de Lomography de motiver la créativité, on retrouve des accessoires provenant d’autres modèles, plus modestes, de la marque. Comme le fameux filtre séparateur, pour composer en double exposition, ou encore la possibilité de mettre des filtres colorés sur le flash interne.

Et son bloc optique va plus loin que le concurrent précédent. Le peu de différence entre les focales de 32 et 35 mm, ne sera pas l’argument fatal. Mais ajoutez une mise au point minimale plus poussée à 0,4 m, contre 0,7 sur le 35 AF. Et surtout la possibilité de désactiver l’autofocus pour l’exploiter en zone focus sont des points intéressants.

Même s’il est, lui aussi, sous technologie LiDAR, nous savons que ce dernier est moins précis que les autres modèles autofocus. Puisque les paliers sont les mêmes qu’en zone focus, donc 5 valeurs uniquement. Alors que le 35 AF est sur une mise au point fluide sans paliers. Il y a un donc un risque de flou sur un sujet entre deux paliers, avec une ouverture modeste.

En résumé

• Mix entre le Pentax 17, pour le zone focus et le levier d’armement. Mais aussi le Rollei 35 AF pour l’autofocus et la priorité ouverture.
• Objectif Minitar, avec le rendu “Lomographique” tant demandé par une partie de la communauté.
• Modes créatifs, comme la multiple exposition ou l’exposition longue.
• Des accessoires comme les filtres, splitter pour l’objectif et filtres colorés pour le flash. Pour plus d’expérimentation.
• Modes Program ou priorité ouverture et manuel. Lui offrant une bonne polyvalence selon l’usage.

Le Analogue AF-1, pour ceux qui veulent un compact premium

La marque Analogue ne va sûrement pas vous parler. Et c’est assez normal car c’est un challenger motivé, qui veut frapper fort. Laboratoire photo, concept store et agence de communication basé à Amsterdam. Ils ont proposé en crowdfunding la création d’un compact totalement automatique. Comparativement aux concurrents, le AF-1 ne va pas chercher à disperser les possibilités. L’idée au lancement est simple, un pur point & shoot, dans la vibe des Olympus Mju, pour citer un exemple. Aller à l’essentiel et le faire bien est une bonne idée, quand on sait que c’est le premier essai pour eux.

L’Analogue AF-1 va titiller Pentax, Rollei et Lomography sur les performances. Les autres décodent le DX jusqu’à 3200 ? Il ira à 5000. Ils ont des optiques disposant de 3 à 5 éléments ? Il en placera 6. La vitesse max des autres jongle entre 1/350 s et 1/500 s ? Il poussera à 1/1000 s.

Et cet état d’esprit va aussi sur l’autofocus, en affichant fièrement la mention LiDAR x Tof. Une nomination qui désigne le plus souvent un capteur pour un usage plus poussé que pour la photographie. Comme pour la cartographie ou la conduite autonome.

Mais à t’ont vraiment besoin d’autant ? Typiquement les pellicules dépassant 3 200, c’est rare. Même en trouver à cette valeur offre un choix restreint. Pareil pour l’obturateur. Ok c’est utile, mais sans priorité vitesse (pour le moment) ? C’est un peu frustrant de ne pas pouvoir prendre la main sur ce point.

Vous l’avez compris, l’Analogue AF-1 va chercher à être sur un positionnement premium. Mais sans le prix ! Eh oui, car avec un tarif de lancement à 450€, il est le plus bas du comparatif. On peut se dire que c’est normal comme il propose moins de fonctionnalités, mais je ne suis pas forcément d’accord. Il est simplement sur un autre segment, pour ceux voulant aller à l’essentiel, sans jongler entre les modes.

Surtout qu’il est le seul à proposer une mise à jour du software interne dans le futur, via son port USB ! Cela peut apporter de nouvelles fonctions. C’est quelque chose de peu commun dans le monde de l’argentique. Derniers points, il est homologué IPX4 ! Ce qui veut dire qu’il résiste aux éclaboussures.

Avec un concept simple, une fiche technique solide et de possibles futures features via les update. L’Analogue AF-1 est un sujet très intéressant, dont je recommande d’attendre, après le lancement, pour en profiter. Pourquoi ? Si vous voulez la priorité ouverture par exemple, autant voir s’il sera bien possible d’en profiter. Et la patience mènera possiblement à un prix abaissé. Aussi la production sera corrigée, sur les éventuels défauts au lancement.

En résumé

• Compact totalement automatique type “point and shoot”.
• Conviendra comme compagnon de voyage ou du quotidien. En usage pour les souvenirs ou les clichés sur le vif.
• Pas de modes à gestion prioritaire au lancement. Ce qui limite l’usage pour les portraits ou la rue.
• Suivi du firmware, via le port USB. Ce qui peut amener à corriger le point précédent (à suivre).
• Positionnement premium concernant sa fiche technique.
• Postionnement tarifaire plus faible que la concurrence.

Le tableau comparatif pour les nerds

Rien ne vaut un bon vieux tableau comparatif des fiches techniques !

Vous n’avez pas les moyens financiers ?

Que cela soit 400 ou 500€ en prix de lancement, cela reste un budget important !

Et il n’est pas nécessaire de mettre autant pour profiter de la beauté de l’argentique. Pour cela, il vous reste le marché de l’occasion et je vous propose, sur la section boutique du site, de profiter de divers appareils. Dont des compacts à des prix en dessous des 100€, avec un droit de retour de 14 jours et une garantie dans le temps.

Et si cela ne vous suffit pas à vous rassurer, vous pouvez profiter du paiement par Paypal et de sa sécurité d’achat !