Dans la série appareil coup de cœur, je vous présente le Wirgin Edixa Reflex. Ces derniers temps, j’ai envie de me constituer une collection avec des appareils photo compatibles avec les objectifs M42. Après une petite recherche, je suis tombé sur cette créature, je vais être honnête, j’ai surtout trouvé qu’il avait une bonne gueule ne connaissant pas le modèle. Et parfois ça a du bon de suivre son ressenti, car même s’il n’est pas exempt de défauts, j’ai adoré le manipuler.
Avant de démarrer le point histoire
Wirgin étant une marque morte, je me dis qu’une petite piqure de rappel peut faire du bien. Cette aventure commence dans les années 20 lorsque 4 frères allemands montèrent leur usine. Malheureusement, avec la progression du nazisme, ils ont dû quitter le navire en vendant l’affaire en 1938, car de confession juive. Une fois cet enfoiré de Hitler 6 pieds sous terre, seul un des membres de la fratrie revint au pays pour racheter l’usine et reprendre de plus belle. Il continua de maintenir son activité jusqu’à sa retraite pour finir par revendre à un industriel. Ce dernier supprima le nom de “Wirgin” pour le remplacer par “Edixa” qui était à l’origine le nom d’une gamme de 135 mm dans l’enseigne (dont l’exemplaire en test). Face à la concurrence japonaise, Edixa déposa le bilan dans les années 70.
Le Wirgin Edixa Reflex prend part dans les années 50 avant la revente, c’est un modèle qui connut de multiples modifications. Chacune des variantes avaient une lettre associée. Ici, nous parlerons du “A” qui avait comme bonus un meilleur obturateur pouvant aller jusqu’à 1/1000 s. Petit détail intéressant, lors de sa sortie, il possédait un autre nom sous peine de procès. Ainsi, si vous tombez sur un 35 mm similaire avec le nom “Komet” c’est que vous avez une pièce rare !
Du point de vue de la fiche technique
Comme dit juste avant, le Wirgin Edixa est un appareil disposant de la gamme des objectifs universels M42. Dans les spécifications techniques, le détail le plus visible reste son viseur poitrine qui se détache via une petite manipulation. Ce dernier possède une petite loupe pour un focus plus précis et parfois vital. Le fait qu’il soit détachable annonce logiquement la possibilité d’y mettre un viseur direct.
Pour une meilleure prise en main avec la visée poitrine, le déclencheur est déplacé sur la façade. Afin d’éviter une photo involontaire, vous disposez d’un bouton poussoir pour bloquer la prise juste à côté.
Du point de vue de la vitesse, le 35 mm étant relativement ancien, il est assez limité dans les vitesses lentes intermédiaires. Néanmoins, la sélection allant de 1/25 s à 1/1000 s il n’est pas compliqué de répondre à nos attentes. Dans la pire des situations où vous voudriez aller plus lentement, le mode Bulb est disponible sur le Wirgin Edixa Reflex.
Sur le terrain
Lourd, le Wirgin Edixa Reflex prend de la place et marquera facilement votre cou avec une dragonne. La prise en main reste ferme malgré tout et je n’ai pas eu de mal à le manipuler sur le terrain. Le déclencheur demande de reprendre un petit automatisme si on cherche à viser directement, avec l’autre méthode, il est intuitif de se placer.
Un focus délicat
Il n’est pas simple de faire la mise au point précisément pour avoir une netteté parfaite avec une grande ouverture (F/2 dans mon cas). C’est l’intérêt de la petite loupe, mais il faut vraiment y coller son œil pour que cela marche. Et encore, malgré cela, j’ai commis des erreurs, il faut admettre que la visée directe minimise la perte de temps à faire le focus.
Petit détail, si vous voulez savoir que votre appareil est armé ou non, il suffit de regarder au travers du viseur puisqu’il reste obstrué s’il n’est pas prêt.
Réputé fragile j’en ai eu ici un aperçu avec le rideau qui ne se déploie pas totalement sur les 2 vitesses les plus lentes, en résulte un voile blanc sur la bordure droite. Bien sur le dernier problème est propre à mon Wirgin Edixa, mais qui sait, c’est peut-être récurrent avec l’age.
Exemples
Testé avec une pellicule Kodak Portra 160
Ici un exemple des 2 soucis principaux. Une mise au point imparfaite que j’ai cru pourtant bonne, et le voile blanc généré par la vitesse lente.
Mon opinion sur le Wirgin Edixa Reflex
Le problème des vitesses lentes mis à part, j’ai eu un bon feeling en utilisation. Le fait d’avoir le choix du mode de visée lui permet des approches adaptées en fonction du besoin. Ainsi la visée poitrine est plus indiquée pour les portraits, elle permet naturellement un cadrage plus bas faisant “grandir le modèle”. Elle est aussi meilleure, car j’ai vu des modèles débutantes, moins figées avant une prise, car je n’avais pas à les regarder directement. Et inversement, le viseur direct est meilleur pour la photo de rue afin de bénéficier d’une màp rapide. En conclusion, c’est une belle pièce qui a son caractère, elle est qui plus est abordable financièrement, et surtout sa compatibilité avec la gamme M42 lui garantie un très large choix d’optiques.
Bonjour,
Edixa et moi, toute une longue histoire. Je trouve votre article excellent mais incomplet. Je possède cinq Edixa reflex et un bon nombre d’accessoires. En 2019 ces appareils ont souvent des problèmes. J’ai réussi à remettre en parfait état mes appareils Edixa, en cannibalisant parfois des épaves…
Si le coeur vous en dit je pourrais développer un article agrémenté de clichés de mes appareils Edixa.
Je suis aussi fondu d’autres marques d’appareils argentiques, Exakta, Kodal Retina Reflex, Voigländer Bessamatic, Pentax, Praktica, Praktina…
Au plaisir.
Bien cordialement.
Jean-Pierre
Bonjour Jean-pierre et navré pour cette réponse tardive. Je ne doute absolument pas d’avoir loupé des éléments dans mon article. Je suis en apprentissage constant et j’ai surement des éléments à corriger dans mes anciens articles.
Si vous avez un blog/site ou vous parlez de vos appareils, je serais ravi de faire un encart en bas de l’article pour le partager avec les lecteurs du site. Je le diffuserai également sur les réseaux sociaux ou je suis présent. Je ne suis pas un “influenceur” (je déteste ce terme), mais la petite communauté avec qui je parle aimerait surement l’explorer.
Bien à vous
Ben
Bonjour Ben,
Je lis avec retard votre réponse au commentaire que je vous avais écrit le 6 novembre 2019. Désolé.
Nous sommes tous des éternels apprentis…
Je n’ai ni blog ni site. Par contre je peux vous décrie mes Edixa Mat Reflex et l’Edixa Prismaflex que je possède.
Je peux également vous décrire quels ont été mes rapports avec ces appareils.
L’histoire a débuté en 1967, peu avant que je parte pour deux ans en coopération en Haute Volta (aujourd’hui le Burkina Faso), ponctuée par des enthousiasme et des déceptions. Mais finalement, à part les péripéties, il ne me reste que de très bons souvenirs.
Je suis prêt, si cela est possible à vous fournir mon adresse mail. Dites-moi s’il vous plaît si cela est raisonnable sur votre blog.
A très bientôt.
Jean-Pierre
bonjour,
en marquant au crayon le centre du verre de visée on offre une référence pour laquelle un détail qui serait net à cet endroit, devrait y rester en bougeant la tête latéralement.
Je n’ai pas tous compris, mais je vais faire comme si c’était le cas !
oui, je reconnais que c’est peut être peu clair mais c’est surtout un problème de ponctuation insuffisante … peut être que j’étais gêné par l’écriture en ton de gris sur du blanc.
donc je reprends: s’il y a une marque au centre du verre de visée et si vous y observez un détail net, ce dernier ne doit pas bouger par rapport à la marque quand vous bougez la tête latéralement parce que ce détail et la marque sont au même endroit (i.e. ils sont nets tous les deux en même temps au même endroit si la mise au point est bonne). cela permets d’éviter les erreurs grossières de mise au point et même un peu mieux que ça avec la loupe intégrée au viseur.
cordialement, alain.
Bonjour,
Pourquoi parler de la gestion des ASA alors que cet appareil n’a pas de cellule ?
On peut donc utiliser une pelloche d’une sensibilité quelconque.
Bonjour, vous avez raison. En réalité ce petit paragraphe est issu d’une autre revue. J’ai fait un copier/coller pour la structure de l’article et oublié de le retirer. Merci de l’avoir remarqué.
Bonjour, avis aux collectionneurs, je suis moi-même photographe pro et aujourd’hui à la retraite j’ai retrouvé un boitier EDIXA dans mes cartons, ne connaissant pas cette marque, j’aimerai des infos et attends vos propositions. Cordialement.