Faisant partie de la gamme des caméras jouets, le Holga n’est pas un ancien contrairement à mes autres revues. Il est d’ailleurs toujours en production avec divers coloris. C’est un boitier qui à l’origine était uniquement destiné au marché Chinois, mais de par son prix (et donc son minimalisme extrême) il s’est exporté vers l’ouest. Surtout réputé pour sa version en 120, le 135 mm coulait néanmoins de source, étant le format le plus répandu. Pour mieux cerner l’appareil je vais modifier la structure de l’article pour que vous compreniez précisément ce que vous pourriez vouloir posséder.
Du point de vue de la fiche technique
Vous allez voir, ça va aller vite ! Le boitier est donc un modèle 35 mm avec un viseur poitrine, il possède un objectif de 47 mm (en plastique).
Le fabricant recommande d’employer des pellicules allant de 100 à 400 ASA, la vitesse d’obturation étant sur le manuel bridée à 1/100 s. Il possède aussi via un petit bouton sous l’appareil un mode B (Bulb).
Pour l’ouverture sur mon manuel il est indiqué f/8, mais dans les faits on a le choix entre ce dernier et la valeur f/11. La plus petite ouverture est recommandée pour les photos par temps ensoleillé et l’autre si vous avez des nuages. Apparemment le manuel est généraliste et ne reflète pas les variations techniques entre les modèles.
Pour le changement nul besoin de regarder la bague de l’objectif fixe, c’est un petit bouton à déplacer entre le logo d’un soleil et celui d’un nuage (voir photo en dessous).
Dernier détail il possède une griffe pour accueillir un flash H-160 avec des filtres colorés.
Sur le terrain
Pour la prise en main j’ai utilisé une pellicule Fnac (oui comme le magasin) périmée de 200 asa. La météo étant nuageuse/pluvieuse je suis resté avec une ouverture à F/8.
Le chargement
De ce point de vue vous n’aurez aucune difficulté, le système étant un classique, vous mettez la pellicule tête en bas et vous tirez jusqu’à le coincer dans la fente en vérifiant bien que les trous sont bien alignés sur la roue crantée.
Petite chose à bien prendre en compte, pour insérer votre 35 mm vous devrez tirer sur la manivelle de rembobinage, qui pour une fois est en dessous du boitier (photo 1). Ce dernier ne permet pas l’ouverture, pour cela un petit bouton poussoir au dos le fait.
Ne possédant pas de mousse pour l’isolation à la lumière je vous recommande par précaution de placer du scotch noir autour des jointures.
Le viseur
Un petit temps d’adaptation est à prendre pour la visée. Outre le fait de cadrer droit avec un viseur poitrine, il ne faut pas oublier que le centre de votre cadrage n’est pas celui de l’objectif se trouvant quelques millimètres plus bas.
Pour ne pas vous tromper, un petit point décentralisé (photo en dessous) dans le viseur sert à indiquer le centre selon l’objectif.
Pour être honnête lors de ma session test, n’ayant jamais eu ce genre de méthode pour le cadrage ce fut laborieux. C’est bien simple j’avais l’impression de découvrir la photo, faisant pas mal d’erreurs de débutants. Mon souci venant du fait que je suis tête en l’air je ne prenais pas en compte le rectangle dans le viseur symbolisant les limites de l’image.
La visibilité est pas mauvaise en soit, mais même par temps gris de nombreux reflets vont vous forcer à plisser des yeux pour bien regarder. Le modèle dispose aussi d’une visée “sport” comme sur un Yashica TLR à titre d’exemple.
La mise au point
Limitée à 4 choix, cette dernière est simpliste:
- portrait rapproché: 1 m
- portrait entier: 2 m
- photo de groupe: 6 m
- paysage: 10 m et +
Il est assez perturbant quand, comme moi, on a l’habitude de calibrer la distance directement dans le viseur grâce à des repères. Alors il est parfois compliqué au départ de faire rapidement la bonne sélection . Ou encore vous pouvez oublier de changer de paramètre d’une photo à une autre.
Mais je vous rassure le temps d’adaptation est rapide, surtout qu’avec une bonne ouverture de F/8 et F/11 vous devriez louper votre mise au point avec le Holga 135 tlr que très rarement.
déclencheur et avancement du film.
C’est un des points forts du Holga 135 TLR c’est le silence du déclencheur bien pratique lors d’une séance photo de rue, son avancement quand à lui est aussi bruyant que pour un jetable, donc suffisamment discret avec le bruit de la rue.
Rembobinage et retrait du film
Rappelons que le Holga est totalement en plastique donc c’est avec une certaine crainte, de par la qualité des matériaux, que j’ai entrepris de retirer le 35 mm. La manivelle un peu trop petite et fragile m’a plusieurs fois glissée des doigts, je doute de sa durée sur la longueur. Néanmoins je m’en tire sans trop de mal, le dispositif et simple mais efficace.
Exemples:
Réalisés avec une pellicule périmée Kodak Tmax 100.
Plastique oblige, le piqué de la photo n’est pas parfait, il offre parfois comme la sensation de voir le monde derrière un hublot.
Toujours sur le piqué vous remarquerez que la déformation de la ligne offre un effet flouté sur les rebords des photos. On aime ou pas mais pour ma part je le prend comme un plus créatif.
Mon opinion sur le Holga 135 TLR.
Si j’ai sauté sur cet achat c’est principalement pour son viseur, je voulais l’utiliser pour de la photo de rue me permettant de moins éveiller la méfiance (un regard indirect crispe moins le sujet, voir ne le remarque pas). On pourrait me dire que nombreux sont les 120 à le faire, mais je voulais un 35 mm pour sa plus grande capacité de poses.
Pour la discrétion je n’ai pas été déçu on m’ignore plus facilement. L’appareil étant vraiment silencieux à l’utilisation.
Reste le délicat moment du cadrage et la mise au point, au début laborieux ce n’est qu’en 2 ème partie de pellicule que j’ai commencé à prendre mes aises. Mais le rectangle symbolisant la zone du cadre peut facilement s’oublier dans le feu de l’action et on aura tendance à croire qu’on à une zone plus large pour cerner la cible. Pour le reste placez vous au bon endroit, cadrez et soyez patient.
En terme de rendu et bien il n’y pas de miracle la vitesse étant bloquée, l’objectif étant en plastique et l’ouverture limitée. Vous n’aurez pas toujours un rendu excellent. Oubliez le pour des portraits en intérieur (ou alors en mode B avec un excellent trépied), il est fait pour rester dehors.
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