On ne va pas se mentir le Konica Recorder est un modèle demandé, surtout pour son look. D’ailleurs son argus est équivalent à celui du mju. Surement dû à sa tronche d’appareil Cyberpunk, on pourrait l’intégrer sans problème dans un Blade Runner. Si on creuse sa fiche technique on remarquera qu’il n’a rien d’extraordinaire. Mais pour autant cela ne fait pas de lui un mauvais compagnon, comme vous allez le découvrir.
Du point de vue de la fiche technique
- Dimensions : 112 x 77 x 30.5 mm
- Poids (nu) : 250 g
- Optique / Monture : 24 mm (soit ~ 35 mm en 24×36)
- Mode : Automatique
- Focus minimum : 0.9 m
- Obturateur : 1/60 s à 1/250 s
- Ouverture : f/4 à f/16
- ISO : 100 à 400
- Autofocus : Oui
- Flash : Interne
- Retardateur : Non
- Batterie : 2x AA
Photographies réalisées avec une pellicule Fujifilm Superia 200
Construction / encombrement
Je dois dire avoir douté de pouvoir le mettre dans une poche de jean. Mais la forme de l’appareil le permet. Pour gagner un peu plus sur la largeur ce dernier est dépliable. De peu certes, mais cela offre une protection à son optique et les capteurs.
Vous noterez que l’objectif et les capteurs ont un décalage. Rien de bien gênant dans 90% des situations, mais il arrive que cela joue sur le choix que fera l’autofocus. Je vous donne un exemple pour vous expliquer.
Comme vous pouvez le remarquer la mise au point est sur le fond plutôt que le premier plan. Dans mon cadrage je pensais que cela passerait, car pour moi le centre était la cassette bleue, de la 4éme colonne. Mais entre le décalage du viseur et de l’af, il peut y avoir un monde. Ce dernier a pris en compte, naturellement, la zone où vous voyez un morceau de ma tête.
Tout est dans la dégaine
Pour le mettre en marche il suffit de le déployer, un geste rapide qui rentre vite dans les habitudes. Sur le terrain je dois dire m’en amuser.
Notez que pour le replier il faut en amont manipuler un petit bouton poussoir dans le dos. Ce dernier est idéalement placé, car il tombe sous le pouce, lorsqu’on le maintient.
J’imagine que ce choix est pour empêcher l’appareil de se replier légèrement, risquant de ce fait de couvrir l’objectif partiellement.
Pas besoin de le tourner !
Si vous n’êtes pas habitué au demi format, il est alors bon de rappeler que la majorité des appareils reprennent la même mise en place du film que pour le 24×36. Donc en tenant l’appareil de manière classique la chambre offrait des images orientées “portrait”. Pour faire du “paysage” il fallait donc le pivoter.
Konica via les progrés technologiques fera en sorte de modifier cela. Ici le Recorder reprend l’orientation “paysage” sans avoir à le pivoter. C’est d’ailleurs ce qui explique le design proche d’un walkman. Tout est orienté en fonction de cela, comme la pellicule est désormais à l’horizontale.
Pour rester sur le moteur, je tiens à dire que ce dernier est discret. Le bruit est maitrisé et surtout le choix du demi format, offre nauturellement un temps d’activation plus court.
Je signale que j’ai eu une photo dans les 48 qui a généré une double exposition involontaire. Et c’était au tout début du rouleau. je ne pense pas que ça soit vraiment un problème provenant de l’appareil. Peut-être avais-je mal placé le film sur l’amorce au départ.
En ce qui concerne le rembobinage du film, il faut préciser que ce dernier n’est pas automatique. L’appareil signalera la fin, mais c’est à vous de lancer le moteur, via le bouton orange sur la tranche basse. Aussi ce dernier ne se stoppe pas seul, il faudra de nouveau appuyer, sinon il moulinera dans le vide.
Optique
Attention, un 24 mm sur un 18×24 (demi format) ne correspond pas à un 24 mm sur un 24×36. Donc pas de panique si vous n’aimez pas cette focale. En réalité nous avons ici l’équivalent du 35 mm en plein format. Un choix classique chez les compacts, que l’on trouve dans une plaitoire de modèles.
Son ouverture à F/4 peut paraître peu attrayante, mais elle s’explique facilement en réalité. L’autofocus de l’appareil n’est qu’à 2 paliers ! Il faut donc s’assurer que même à l’ouverture la plus grande, il y a le moins de risque possible d’être hors de la zone du focus.
Rendu
Modes
Pas grand-chose à détailler par ici. C’est un point & shoot pur et dur. Donc le mode automatique est de la partie, avec une simple roue de sélection pour le choix du film jonglant de 100 à 400. Pas de décodage DX ici, mais ce n’est pas un grand handicap.
La gestion du flash, comme du rembobinage est manuel, il passe par un bouton poussoir qui se place sur la tranche.
Viseur
Réduit à sa plus simple expression, le viseur ne reprendra que le cadre de la photo. Une simple led en hauteur indiquera la nécessité d’exploiter le flash, quand la cellule le jugera nécessaire.
En Conclusion sur le Konica Recorder (AA-35)
J’apprécie
- le format physique proche d’un walkman et qui rentre bien dans une poche
- l’orientation du film en paysage pour du demi
- la rapidité d’allumage
- le moteur d’avancement rapide et assez discret
- piles AA simples à trouver
Je regrette
- le viseur décentré, pouvant poser problème sur un sujet proche (décalage)
- le manque d’informations dans le viseur
- le manque de vitesses plus lentes
Quelques alternatives
- Fuji TW-3 half-frame
- Yashica Samurai X3.0
Encore un appareil étrange, comme il y en avait dans ces années glorieuses où les constructeurs osaient sortir des sentiers connus. Merci de nous les faire découvrir.