Paru en 1968 le Olympus Pen EE 2 fait partie des boîtiers qui ont toujours eu un succès auprès de la population. Et pour cause une prise en main simplifiée et un look vintage à en faire pâlir n’importe quel hipster ou blogueur mode. C’est durant une période où je devais être mobile entre 2 villes que j’ai pu l’exploiter. L’occasion pour moi de vous faire part de mon impression.
Du point de vue de la fiche technique
Nous nous retrouvons ici avec un boitier entièrement automatique, un vrai Point & Shoot comme on aime. Il ne nécessite aucune connaissance dans le domaine de l’argentique pour pouvoir l’exploiter. Il demande également pas de batterie externe, puisque reposant sur une cellule au sélénium, comme c’est aussi le cas sur le Olympus Trip 35. Une batterie très longue durée si elle est bien conservée de la lumière, en dehors de son utilisation. C’est cette dernière qui va décider des réglages avant la prise. Si l’endroit ou vous êtes est trop sombre, une languette rouge va apparaître dans le viseur et bloquer le déclenchement.
L’objectif Zuiko est un 28 mm (équivalent 40 mm en 24×36, merci Olivier du rappel) à ouverture F/3,5, qui ne demande pas de faire la mise au point manuellement. L’appareil est bridé sur cette fonction, il faudra surtout respecter la distance minimale de 1 m entre vous et le sujet. La seule bague d’adaptation permet soit la sélection de la valeur en ASA (ici entre 25 et 400) ou de l’ouverture pour une utilisation au flash (de F/3,5 à F/22).
Pour le coté esthétique, vous remarquerez son compteur avec aiguille du plus bel effet. Pour le reste, le dessus contient la griffe flash, le déclencheur et la manivelle de rebobinage.
Du demi-format pour 2x plus de plaisir
C’est la grande spécificité de la gamme Pen, il fait des photographies en demi-format. Cela veut dire qu’il génère 2 photos sur une portion standard. Il en résulte un doublement de la capacité de la pellicule. Ainsi une pellicule 24 poses en fera 48 et une 36 en donnera 72.
Si vous avez pas l’habitude de ce type d’appareil il faut savoir que par défaut il fait les photos orienté en portrait et non paysage. Cela est visible via le viseur et également en ouvrant l’appareil. Ou la zone d’impression du film est aussi de la même orientation.
C’est une catégorie d’appareil qui fût remplacée par les compacts avec un système de map autofocus. Le fait de pouvoir doubler la capacité d’un film était aussi un frein pour une partie du public, qui voulait utiliser l’appareil photo occasionnellement. De ce fait la pellicule était trop longue à finir, avant d’envisager un développement.
Je termine par les dimensions du Olympus Pen EE-2 qui sont de 10,4 cm en longueur, 6,5 cm en hauteur et 4,3 cm en largeur (objectif compris). Pour le poids nous avons un beau bébé de 375g sans la pellicule, ce qui est bien plus qu’un compact en plastique tel que le mju 2 (157g). Cela est du à sa construction en métal qui va alourdir la structure mais lui garantir une bonne solidité.
Sur le terrain
Le EE-2 est le premier Olympus Pen que je possède, de ce fait je le découvre totalement. Je dois admettre que j’attendais mieux en terme de compacité et de poids. Les 420 g se ressentent dans une poche intérieur et le format est finalement assez proche de mon Ricoh 500gx. Heureusement son optique pancake est à son avantage, sans cela il serait trop imposant pour le porter sur soit.
La visée est propre, pas étriquée, il est simple de cadrer rapidement. Ce dernier ne comporte aucune information excepté la languette rouge qui apparaît en cas de sous-exposition. C’est bête à dire mais moi qui aime le format paysage, j’ai repris plaisir à composer en portrait avec le grand angle.
La cellule est permissive, j’ai testé l’appareil dans différentes conditions lumineuses dont une partie dans une église peu éclairée. Dans 90% des cas, avec une pellicule à 200 ASA, l’Olympus PEN EE-2 ne m’a pas bloqué dans le déclenchement.
Too much photo for me
Argenteux, je suis habitué à travailler sur peu de clichés, forcément doubler la capacité est génial, mais trop dans mon cas. Pour le test je me suis stoppé à 40/48. Mais pour une personne venant du numérique, c’est un avantage pour ne pas être frustré, vous pourrez toujours mitrailler :).
Concernant la qualité
Après développement je constate que l’optique Zuiko fait son travail à merveille. Les images sont nets, même à basse luminosité. Bien entendu il ne faut pas non plus zoomer à 100%, mais pour une visualisation globale, le fichier est correcte. Concernant le grain, ce dernier sera forcément plus visible si vous agrandissez la photo. La surface d’impression étant plus petite, sur une numérisation on percevra plus facilement les limites de la qualité. Néanmoins sur une image avec une bonne luminosité (ex: en extérieur) il reste discret. En basse luminosité aucun miracle le bruit est plus présent et il faudra éviter de s’attarder sur les détails.
Exemples
Testé avec une pellicule Fujifilm Superia 200
Le grand angle montre toute son utilité sur le terrain. Ici j’avais un manque de recul avec les passants, les poubelles et les travaux. Malgré cela j’ai pu capter ce que je voulais.
Il y a un coté intéressant à garder un format standard sur une numérisation. Ainsi on a parfois 2 photos montrant 2 ambiances différentes, ça offre un contraste amusant.
Ici une photo prise dans un lieu éclairé avec des spots, assez sombre. Sur 6 photographies que j’ai voulu faire, il en a refusé que 2, avec une pellicule de 200 Asa c’est pas mal. Je me souviens d’un test similaire avec un Canonet 28 ou j’ai eu un niveau de frustration jamais atteint avec le mode auto.
Mon opinion sur le Olympus Pen EE-2
Idéal pour la photo de rue, il est juste un peu bruyant au moment d’avancer la pellicule. Libéré des réglages j’apprécie de me focaliser sur le cadrage. Son grand angle est un plaisir à exploiter et il fait des petits miracles à basse lumière, malgré une ouverture de F/3,5. Le demi-format en fait un appareil de choix pour les mitrailleurs et son design en fait aussi un bel objet pour les collectionneurs. En plus son prix est encore abordable, du au nombre de modèles sur le marché de l’occasion, alors pourquoi se priver.
Ce format est tres pratique en voyage vu le doublement de la capacité. Il permet un gain de place dans son sac ( moins de pelicules).
De plus pour ceux qui souhaitent réaliser des paysages par collages/ assemblages de plusieurs photos sa capacité est pratique également.
Je possede un Pen S et son format m a séduit pour ça. Petit désavantage pour le S, sa vitesse limitée à 1/250. Il est recommandé de se rabattre sur du 100 asa.
Bonjour R-wan,
Je suis bien d’accord avec toi, le PEN est un appareil intéressant pour ceux qui vont voyager. Son ergonomie, le format d’impression, c’est un bon compagnon de route ! Je remarque souvent que les acheteurs vont avoir de l’intérêt pour ce dernier, quand les beaux jours arrivent. Son look et sa facilité d’utilisation ne doivent pas être étranger à cela ;).
Bonjour,
Presque 4 ans plus tard, l’article est toujours d’actualité, et je l’ai découvert avec plaisir, alors que je viens d’acquérir un Pen EE-2. L’objectif 28mm n’est pas si grand angle que ça, puisque la diagonale de l’image en demi-format est de 30mm. C’est équivalent à un 40mm en plein format, et très proche de ce que nos yeux voient.
C’est vrai que je ne mentionne pas la conversion ! Un facteur auquel je ne devais pas penser à l’époque. Je vais donc corriger l’article de ce pas :). Merci bien.