Revue du Pentacon Taxona : Il te fait la tête au carré

Cette revue est une suite directe au dossier mettant en avant les 35 mm, créant des images au format carré. Dans la liste que j’ai pu vous faire, le Taxona est parmi les solutions abordables du marché. Pour la petite histoire cet appareil est le sujet de la complexité de l’époque entre Allemagne de L’ouest et de l’est. Originellement produit en 1938, puis repris à la fin de la guerre. Le compact fabriqué par Zeiss Ikon sera copié (avec le nom du fabricant et de l’optique) par les soviétiques sous la marque Pentacon. Un procés aura lieu, donnant raison à son créateur. L’est devra le renommer, donnant ainsi le Taxona. Bien plus tard le Pentona viendra le remplacer, mais en abandonnant le format 24×24 pour le 24×36.

Du point de vue de la fiche technique

• Dimensions :  11 x 7 x 4,5 cm
• Poids (nu) :  400 g
• Optique / Monture : 35 mm
  
• Mode : manuel
  
• Focus minimum : 1 m
  
• Obturateur :  1 s à  1/250 s
  
• Ouverture : f/3,5 à f/16
• ISO :  aucune limite indiquée, si ce n’est technique. Je recommande 400 au grand max.
  
• Autofocus : non
• Flash : externe possible
  
• Retardateur : aucun
  
• Batterie : aucune
  

Photographies réalisées avec une pellicule Fujifilm Superia 400 expirée.

NOTE : malheureusement pour moi, la pellicule que j’ai utilisée, fut déjà en grande partie exploitée, par son précédent propriétaire. Je n’ai pourtant pas récupéré cela dans un appareil et l’amorce était sortie. Bref, c’est comme ça quand on récupère des anciens films, lors d’achats.  De ce fait une grande majorité de la bande de 12 poses est recouverte de souvenirs de famille. Il ne me reste que peu d’exemples à montrer. Navré.

Construction / encombrement

De métal et de cuir, le Taxona est un appareil rustique. Aucune cellule, aucune pile nécessaire, du mécanique pur jus. L’ensemble de la gestion mécanique est dans le bloc optique. Les réglages seront donc décrits dans la partie “optique”.

Le corps se sépare en 2, comme sur un minox, pour permettre l’installation du film. Il faut pour cela pousser un bouton et le faire pivoter en suivant une flèche indicative. Parfois il est difficile de le refermer, obligeant à un peu forcer. Réarmer dans la rue demande donc de trouver un coin tranquille pour manipuler les 2 blocs. D’autant que la bobine réceptrice n’est pas attachée au corps. Elle peut donc tomber facilement.

Il est largement possible de stocker l’appareil argentique, dans une poche de veste. Mais sa structure métallique apporte un poids non négligeable. Si votre idée est d’avoir un appareil léger, il y a mieux dans sa catégorie.

Optique

Réglages

La grosse partie de cette revue commence. Pour cela partons couche par couches, de la base, jusqu’à la hauteur. La première chose que l’on remarque c’est le gros levier à droite, en façade. Avant de l’avoir, j’ai cru que ce dernier faisait office de déclencheur. Mais il n’en est rien, c’est en réalité l’armement et l’avancement du film. Les 2 sont indissociables, donc oubliez la multi-exposition.

Celui à son opposé, à gauche, est le déclencheur. L’objet prend des images de manière totalement fluide. D’ailleurs, au début du film, j’ai eu l’erreur de l’activer plusieurs fois, sans le vouloir. Gardant mon doigt proche du déclencheur, la moindre petite pression l’active.

Le dernier levier, au même côté, mais en bas, permet la sélection de la vitesse, allant de 1 à 1/250 sec. Ce qui peut être limite avec une 400 ISO, en plein soleil. Même avec l’ouverture à fond.

On monte d’un niveau avec la bague de gestion du focus. Cette dernière n’est pas difficile à prendre en main, car assez épaisse. Allant de 1 m à infini, le fabricant a mis un repère “bâtard” à 6 m, via une pastille rouge. Permettant une bonne polyvalence dans la profondeur de champ, si l’ouverture suit.

Nous arrivons enfin sur le haut du gâteau, avec la toute petite bague gérant l’ouverture. On ne va pas se mentir, elle est peu agréable à manipuler à cause de sa taille. Et elle va avoir tendance à glisser facilement, étant très fluide. Comme pour la distance, il existe une valeur référence entre f/5.6 et f/8.

Focale

Le Pentacon Taxona est équipé d’une focale de 35 mm ouvrant de f/3.5 à f/16. Dans un idéal pour de la 400 ISO, j’aurais apprécié une ouverture à f/22, si la luminosité est trop forte (temps dégage, soleil de midi, par exemple). Mais on ne va pas gueuler, il ne faut pas oublier que c’est un appareil d’entrée de gamme. Je n’ai pas noté de gros défauts sur l’optique, pas de grosses distorsions, un léger vignettage sans atteindre celui du LC-A.

Rendu

Comme exprimé en début du billet, malheureusement j’ai eu des soucis avec le film. Ne reste que la partie de fin, qui n’est pas la plus vendeuse. Un peu sous-exposé par ma faute + temps pluvieux + pellicule expirée. Bref un peu d’indulgence, sinon je boude.

Modes

C’est simple, il est uniquement manuel, mécanique, il fera ce que vous direz. Une cellule à main, “hot-shoe” ou via app est donc utile. Il fait partie de cette catégorie qui demande d’avoir une certaine habitude. Donc déconseillé si vous débutez.

Viseur

Réduit à sa plus simple expression, le viseur est une petite lucarne. Le confort est sommaire, d’autant plus que l’oeillet, rond, n’aide pas à voir la limite du cadrage correctement. Aucun rappel du focus, ni des réglages. Si vous voulez faire une modification, il faudra bien retenir ceux en cours, dans votre tête et connaitre les positions exactes des bagues.

Sinon vous êtes bon pour décoller le regard du viseur et prendre le temps d’observer la façade pour vous adapter.

En Conclusion sur le Pentacon Taxona

J’apprécie

• format compact
• abordable par rapport aux concurrents du même segment
• ouverture à f/3.5, toujours utile sans être miraculeuse.

Je regrette

• métal = lourd
• viseur peu confortable
• obturateur un peu limité si + de 400 ISO.

Quelques alternatives

• Mecaflex
• Tenax I
• Tenax II
• Robot I
• Robot Star II