Très largement présent en format 120, que ce soit sur des SLR ou des TLR (Yashica mat 124G, Hasselblad 500 C/M…). Il est aussi possible de retrouver sur le marché du 35 mm, des argentiques jouant des photographies carrées. On ne parlera simplement pas de 6×6, mais de 24×24. De ce fait, les modèles le permettant sont capables de produire 50 images sur un film de 36 poses. Faisons ensemble un petit tour d’horizon, des appareils possibles.
Éliminons la solution alternative
Il est possible de “tricher” en ajoutant un masque carré, dans la chambre d’un appareil, pour recadrer les images prises. Mais cela se traduira aussi par une perte non négligeable d’une partie du négatif. Car le mécanisme d’avancement ne s’adaptera pas au format carré 24×24. Il avancera pour laisser de l’espace pour ce qui est prévu, à savoir le 24×36. Provoquant ainsi des “blancs” entre 2 prises. Ce qui n’est pas le cas des argentiques adaptés.
Et Lomo ?
Honnêtement, pourquoi faire ? Oui des modèles le permettent, le Diana F+ en tête de liste. Mais on le sait, c’est répandu, ils font de la pub. Nan, j’ai envie de montrer des argentiques 24×24 moins célèbre sur le web.
Mecaflex
Mecaflex avait pour originalité d’être à la fois une marque et le nom d’un modèle. D’origine Allemande, l’appareil argentique fut décliné en 2 variantes (Metz et Kilfitt). En dehors d’une dénomination, c’est surtout un changement de pays qui est symbolisé. Puisque ce SLR terminera sous pavillon Monégasque en 1958, avec le fabricant SOREA.
Kilfitt Mecaflex
Pour comprendre le nom Kilfitt, c’est assez simple, il s’agit du nom du concepteur de la bête. C’est d’ailleurs aussi le papa du Kowa Six !
On pourrait se demander où sont les commandes et le viseur en observant l’appareil. En réalité ce que vous voyez au-dessus est un capot, protégeant l’ensemble. En plus de cela il permet le déploiement du viseur poitrine, ingénieux. Bien entendu ce dernier propose des objectifs interchangeables, dont des modèles Berthiot ! Je tiens à dire aussi que l’un des points forts de l’engin, c’est sa taille, il est compact !
En bref un beau bébé qui est très recherché.
Metz Mecaflex
Avec la reprise de la fabrication à Monaco, le reflex, c’est entiché sur le capot d’un “M” qui symbolise Metz. Il n’apportera pas de grands changements, si ce n’est un obturateur passant de 1/250 s à 1/300 s et l’ajout des modes M & X pour la synchro flash.
Pentacon
Taxona
Le Pentacon Taxona représente le choix le moins onéreux. Copie soviétique du Tenax, de Zeiss Ikon, ce dernier aura eu une longue carrière. Doté d’un 35 mm f/3.5. Sa vitesse jongle de 1 s à 1/250 s. C’est un boitier plutôt basique, le viseur est rudimentaire, l’appareil photo s’ouvre en deux pour charger le film et il est manuel sans cellule. D’ailleurs à l’achat on donnait un modèle externe pour l’accompagner.
S’il vous intrigue, j’ai fait une revue de la bestiole sur le blog.
Zeiss Ikon
Tenax I & II
Bien qu’il y ait une vraie différence de construction entre le 1 et 2, je les rassemble, car leur argus est bien moins accessible.
Le Tenax I est assez proche du Taxona. Son viseur est un cadre déployable, son obturateur est un poil moins performant, car allant au max à 1/250 s. Son objectif est aussi un Tessar, mais de 35 mm f/3.5.
En ce qui concerne le Tenax II, c’est une autre histoire. Déjà, car c’est un télémétrique, donc plus précis que d’agir au jugé. Ensuite car il propose des objectifs interchangeables. Aussi la vitesse est la plus développée de la gamme, puisqu’elle atteint le 1/400 s. Bien entendu il est rare à obtenir et peu abordable. De manière générale, nous parlons d’appareils fait avant la seconde guerre mondiale. La production était donc courte et chaotique.
Otto Berning
On enchaine avec encore une fabrication Allemande, industrie prospère dans le domaine, surtout avant la seconde guerre mondiale. Le groupement Otto Berning basé à Dusseldorf fut à l’origine de la marque Robot, dont l’un des créateurs n’est autre que Heinz Kilfitt, le papa du Mecaflex cité en premier !
Je ne peux pas vraiment parler d’une marque “morte”, car en réalité entre les rachats et les changements d’appellations, la société existe encore. Mais désormais elle se concentrerait plus dans le domaine des caméras pour la sécurité.
Robot I & II
Je ne vais pas trop m’attarder sur le Robot 1, car en réalité il est un peu hors sujet. L’appareil photo argentique, bien que faisant du 24×24, n’utilise pas des pellicules standards, mais un format propriétaire nommé K-cassette. Pourtant à l’intérieur c’est bien un film 35 mm, mais l’exploitation n’est pas la même.
Néanmoins notons que ce petit joujou était un bijou d’ingéniosité. Déjà car il proposait des objectifs interchangeables, sur un boitier compact. Mais aussi car il était motorisé, sans pile, avec un obturateur max de 1/500 s !
Il fallait pour cela remonter la molette sur le capot, au centre, pour tendre la mécanique. Puis l’appareil prenait les photos en gérant l’avancement du film.
Le Robot II gardera les cartouches propriétaires, mais en améliorant la formule. Ce n’est qu’a partir du Robot IIa que l’on passe, à un conteneur proche de celui que l’on connait tous.
Robot Royal 24
Véritable petite perle, le modèle Royal est une belle mise à jour. Déjà car désormais c’est un télémétrique, offrant une précision appréciable. Mais aussi en permettant de prendre des photographies en rafale (4 images/seconde). Bien entendu le boitier possède encore une fois des objectifs interchangeables.
Sachez pour finir que le “24” dans le nom, fait bien référence au format 24×24. Et qu’il existe une version “36” pour le 24×36.
Robot Star II
Le premier Star était produit en même temps que le Robot 1. Mais ce dernier utilise alors le format 24×36. Néanmoins le fabricant décidera de faire des variantes, dont un en 24×24.
Entre les années 50 et 60, la gamme Star est redessinée avec une forme plus randouillette. Aussi le Robot Star II introduit, ENFIN, la possibilité d’utiliser le cannister 35 mm standard, qu’exploite la concurrence. Il garde la motorisation par ressort qui fait la spécificité de la marque.
Il existe 2 variantes de ce dernier, le Star 25 et le Star 50, le chiffre indique le nombre de prises possibles. Mais aussi 2 design, un dont la molette de chargement du ressort est sur le capot, un second améliorié ou on la retrouve intégrée dans la coque.
Les boitiers avec cartouches Rapid
Nombreux sont les appareils à cartouche “Rapid” exploitant le format 24×24. Inventée par Agfa, elle fut considérée comme la réponse au succès de Kodak avec sa gamme Instamatic, qui utilise des pellicules 126.
La concurrence jalousant cette réussite du fabricant Américain, ils cherchèrent rapidement une solution. Agfa avait dans ses cartons un brevet des années 30 nommé “Karat”. Les ingénieurs remirent au gout du jour cela. La cartouche Rapid était née.
Le brevet fut vendu à de multiples marques, comme Canon, Minolta, Olympus, etc. Tous les modèles concernés portent le nom “Rapid” dans sa dénomination.
Bien entendu Agfa en fera aussi un usage personnel, via les gammes ISO-Rapid, Isomat-Rapid, Isoflash-Rapid, Optima-Rapid…
Comment ça marche ?
Pour comprendre la différence entre une pellicule standard et une cartouche Rapid, c’est plutôt simple.
En réalité vous retrouverez un film de 35 mm dedans. La différence viendra de son exploitation et le nombre de poses. Pour fonctionner il en faut 2, une pleine et une vide. De la même façon qu’un 120, le but est de faire passer le rouleau d’un côté à un autre, totalement. Et contrairement à une pellicule de 36 poses, qui donnera 50 photographies en 24×24, la cartouche Rapid ira au mieux à 16 vues. 12 en 24×36.
En principe il suffit de déposer la cartouche Rapid et fermer, la mécanique se charge de l’amener de l’autre côté et de le faire rentrer dans celle de réception. Pour info il existe sur YouTube des tutoriels pour exploiter encore ces argentiques.
2 exemples qui ont de l’intérêt
Fujica Rapid S2
Le Rapid S2 est une belle gueule, automatique ou priorité ouverture, avec une optique grand angle de 28 mm (équivalent 35 mm en 24×36) f/2.8. Sa particularité est qu’il exploite une cellule au sélénium. Très longue durée pour peu que vous ayez un cache pour la préserver de la lumière, en dehors de son utilisation.
Minolta 24 Rapid
Avec son faux air de Hi-matic 7s, le 24 Rapid reprend donc le système développé par Agfa. Le Minolta 24 Rapid est un télémétrique automatique, ou semi-auto, avec le choix de la priorité (ouverture ou vitesse) ! L’optique qui l’équipe est un 32 mm avec une belle ouverture de f/2.8.
Pour conclure
Je pense que vous avez bien compris que les solutions pour un argentique format carré 24×24, sont nombreuses. Mais le gros frein dans l’histoire c’est que le plus souvent cela repose sur des technologies plus anciennes ou alternatives à ce que l’on exploite habituellement. Pourtant dans ce que je vous ai présenté, il n’y a rien de bien compliqué. Juste une nouvelle habitude à prendre.
D’ailleurs vous n’êtes jamais totalement seul dans ce choix. Le web regorge de forums, vidéos, blogs qui offrent des solutions pour adapter cela à nos pellicules modernes. En gros, il faut simplement un peu de volonté.
Merci pour cette promenade carrée en 24×36, que des belles découvertes.