Il est enfin présent ! Le Rollei 35 AF, second gros projet du renouveau des appareils photo argentiques de 2024, avec le Pentax 17, vient de sortir. Et avec lui se pose la question de son positionnement face au marché de l’occasion. Un sujet plus compliqué que pour le 17 qui est un demi-format, ce qui délimite le cadre. Alors que le 35 AF est un autofocus plein format, donc, du choix, il y en a énormément. Heureusement pour nous, le fait qu’il y ait un avancement manuel du film va permettre d’affiner cet article. Après tout, cela permet une discrétion accrue dans la rue. Attaquons donc la bestiole.
Recadrons le Rollei 35 AF
Bien qu’il soit vendu sous le nom Rollei, c’est une fabrication de Mint, un fabricant chinois, réputé pour sa production de Polaroid et Instax. Une petite structure sous licence donc. Rollei n’est plus un fabricant, il va sous-traiter l’ensemble de son catalogue. Un point à garder en mémoire.
En dehors du fait de proposer (enfin) un argentique autofocus sérieux, le partenariat Mint/Rollei comporte des changements à prendre en compte.
Commençons par sa dimension de 104 x 75 x 56 et son poids de 242 g. Des critéres dans la moyenne, sans battre des records.
Également, la focale passe de 40 à 35 mm comparativement aux anciens Rollei 35. La mise au point minimale est de 0,7 cm, avec une ouverture, qui reste lumineuse, à F/2.8. Ce dernier est assez bruyant. On entend clairement le balayage, ce qui peut gêner dans la rue.
Toujours sur cette partie, le bloc optique n’est plus rétractable, en raison de la présence de l’AF. Ce qui le rend moins “pocketable” dans une poche de pantalon. Autofocus qui exploite la technologie LiDAR, initialement présente pour la vidéo. Cette dernière permet 76800 points de mesure, ce qui offre une précision pointilleuse.
Il n’est plus question d’un boîtier uniquement utilisable manuellement, mais également automatiquement avec des variantes exploitant la compensation d’exposition ! En plus son obturateur jongle de 60s à 1/500 s.
Chose également nouvelle, la présence d’un petit flash interne pour les sujets proches, du décodage DX (manuel possible) et d’un retardateur. Cela peut sembler banal, si on regarde la concurrence, mais c’est bien une nouveauté pour cette gamme.
Notons que Mint a décidé de conserver l’ouverture du dos en deux parties. Au lieu de passer sur une version avec charnière. La nostalgie doit jouer sur la raison, mais cela est un poil plus contraignant si on est dans la foule, pour changer le film.
Pour finir le prix qui jongle entre 885€ pour la version grise et 914€ pour la version noire (un jour il faudra m’expliquer pourquoi un coup de peinture fait péter le portefeuille). Autant le dire, si on parle d’occasion, rien ne sert de comparer ce point. Forcément c’est un désavantage.
Commençons par Le Minolta AF-C
Je vais être sincère, j’aime la catégorie des compacts, donc j’ai des noms qui vont vite venir à la surface. Et le premier est le Minolta AF-C. Un compact qui était une prouesse au niveau de sa taille, pour son époque. Lui aussi a un avancement manuel et un 35 mm F/2.8 à F/16. Avec une coque en plastique qui le rend plus léger et un autofocus rapide, c’est un concurrent sérieux.
On peut pinailler sur le fait qu’il n’est pas le plus abordable de la liste. C’est un appareil photo argentique qui a son succès auprès de la communauté. Il reste tout de même bien plus bas que le Rollei 35 AF.
Mais ce AF-C ne propose pas la correction de l’exposition, le décodage DX, une gestion plus large de l’ISO et le mode manuel. Ce sont des points qui seront souvent manquants sur les AF avec avancement manuel, vous êtes averti.
Terminons par la taille qui est de 105x 67,5 x 42 mm et un poids de 215g.
Le Konica AF-3
Découlant du fameux Konica C35 AF, le AF-3 en est la 3ème évolution. La formule globale restera la même sur la durée. Le 3 offre un nouveau design et il est plus petit que ses grands frères, avec une taille de 117 x 74 x 46 et un poids de 320g.
Doté d’un autofocus central en combo avec 35 mm F/2.8, cela nous garde sur le cœur du Rollei 35 AF. Son flash est indépendant, pas de moteur d’avancement également.
Le Konica AF-3 a beau être plus petit que le C35 AF, il reste. Il est plus grand que le Rollei. Rien de dramatique, d’autant que le plastique est encore présent. Mais, il ne rentrera pas dans un jean. Lors de mon test il était le plus souvent dans une veste ou un sac banane.
Le AF-3 est néanmoins un boîtier que j’apprécie fortement. Aussi, car il hérite du Konica Pop concernant la multitude de variantes colorées. C’est secondaire assurément, mais c’est un argument auprès des collectionneurs. Il y a des modèles plus rares que d’autres, selon les coloris.
Je souhaite quand même ajouter que son bloc optique est plus compact que le Rollei qui ressort. Mais, on peut lui reprocher une gestion limitée de l’ISO jusqu’à 400 ISO. Bien que, cela soit suffisant dans la majorité des cas.
Néamoins, il est sans surprise, bien plus abordable. De quoi pardonner les différences, surtout si vous n’avez pas un usage poussé.
Le Pentax PC-35 AF
Limitation de l’ISO que l’on retrouve aussi sur le Pentax PC-35 AF. Néanmoins, il possède une optique avec la même focale, la même ouverture et la même mise au point minimale !
De plus, ce dernier est protégé par un volet, ce qui est toujours utile. Il est plus compact que le Konica AF-3 avec une dimension de 116 x 66.5 x 45.5 mm . Il ne sera, par contre, pas forcément le plus léger, car lui aussi est partiellement métallisé, ce qui l’amène à 275g.
Petit détail qui peut plaire, bien qu’il respecte le choix d’un avancement manuel du film, il est possible de le motoriser via une poignée “motor-winder” dédiée. Les modèles suivants, eux, auront cet aspect directement intégré en interne.
Si je devais parler d’un point négatif, cela serait la présence d’un signal sonore, en cas de risque d’une mauvaise exposition. Pour de la photo de rue, on va vouloir être discret, c’est donc un souci.
Le Mamiya U AF
Problème sonore qui fait le pont avec celui, qui est sûrement, le plus méconnu de la liste. Le Mamiya U AF est un argentique qui existe aussi chez l’importateur Revue, sous le nom 500 AF super (que vous voyez en photo). Lui aussi a un bip, mais contrairement au Pentax, on peut le désactiver ! Je dois l’admettre, j’aime beaucoup ce boîtier. Il est petit (119 x 70 x 46 mm), avec un poids proche du Rollei 35 AF (240g) et son design minimaliste.
Je ne vais surprendre personne, en disant qu’il reprend le combo précédent, concernant l’avancement, l’AF, le flash et l’optique. Ce qui est aussi appréciable, c’est la prise en main. La petite poignée grip tombe directement sous les doigts et sert aussi à allumer l’appareil. Si vous recherchez de la rapidité, le Mamiya U AF est un bon candidat. Car son autofocus l’est également.
Bien qu’il affiche une gestion plus poussée de l’ISO, elle est aujourd’hui secondaire. Car le U AF passe de 400 à 1000 ISO, en évitant le 800. Problème, la variante 1000 n’est plus produite pour les pellicules.
Le Minox 35 AF
Bon, je vous ai un peu pris la tête avec le combo ouverture et focale des précédents, donc élargissons un peu. Tout en restant dans le même état d’esprit, voici le Minox 35 AF.
Il est la représentation de la mythique gamme 35 qui a une excellente réputation. L’ère de l’autofocus s’étant installée, il fallait suivre. Et voici le résultat, un point and shoot avec une focale de 32 mm réputée idéale pour la photo de rue, avec la polyvalence qu’elle apporte. Pas de F/2.8 ici, mais un F/3.5 suffisant et une mise au point minimale de 0,7 cm, comme le Pentax PC-35 AF.
En opposition aux anciens Minox 35, le AF n’a plus de clapet de protection, mais propose une vitre de protection, avec traitement contre les U.V. Et il gagne en taille et poids. D’autant que le coffrage renfermant son autofocus le rend un peu massif sur l’épaisseur. C’est donc, non plus un ultra-compact, mais bien un compact. Avec des dimensions de 106 x 67 x 40 mm et un poids de 191g.
Contrairement à la majorité des appareils de la liste, lui prend en charge le 800 ISO, avec décodage DX. Un avantage appréciable. Mais qui sera entaché par le manque d’un flash interne, comme pour le AF-C.
Son obturateur, aussi, bien qu’atteignant au maximum 1/500s, aura un minimum restreint à 1/30 s. En cas de faible luminosité, il faut en tenir compte.
Le Yashica Partner AF
Si le choix d’un 32 mm vous bloque, il existe un entre-deux, avec le Yashica Partner AF qui reste sur un F/3.5 mais en 35 mm. D’autant qu’il propose un flash interne et toujours indépendant. Comme la plupart des modèles de la liste, il va bloquer la prise, si la cellule estime que la scène sera sous-exposée.
Sur la même logique que le Mamiya U AF, ce Yashica esquive aussi la valeur de 800, pour passer directement sur le 1000 ISO. Ce qui le limite donc jusqu’à 400 au max, toujours pour la même raison que le 1000 n’existe plus.
Sa taille est par contre bien plus imposante que le Rollei 35 AF, avec des valeurs de 128 x 74 x 45.5 mm. Par contre son poids est identique au Mamiya U AF, avec 240 g !
Notons aussi que sa mise au point minimale est au mieux de 1 m.
Pour terminer
- Oui, les argentiques d’occasions sont moins onéreux (encore heureux), mais on peut vouloir du neuf et donc investir plus, ce n’est pas le critère du jour.
- Non, on ne peut le comparer vraiment aux Rollei 35 du passé. Car il n’a pas une optique Carl Zeiss ou Rollei, ce n’est pas un zone focus et elle n’est pas rétractable. En dehors de la forme et le nom, c’est un appareil bien plus classique qui est proposé.
- Le Rollei possède des features qu’on ne peut retrouver partout. Il est plus simple d’avoir un équivalent plus pertinent si on ajoute le moteur d’avancement. Mais dans ce cas, attendez-vous à des prix, parfois, plus forts que le 35 AF (coucou aux Contax T2 & T3).
- Il existe d’autres argentiques, avec un avancement manuel. Mais ils sont aussi bien plus imposants. On ne peut pas parler de compacts, ce qui les éloigne du Rollei 35 AF. Néanmoins, si vous le voulez, vous pouvez voir les Minolta Hi-Matic AF, AF-2, Yashica Autofocus ou encore le Konica C35 AF et AF2.
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