L’idée de départ qui m’a amené à acheter le Minox 35 AF est simple. Montrer une alternative à l’une des dernières victimes de l’inflation, le Minolta AF-C. Car les deux ont en commun d’être des compacts, avec autofocus, mais sans avancement motorisé du film. Un avantage sur le papier, puisque cela permet d’éliminer le bruit du moteur lié à l’avancement de la pellicule.
De plus, je me suis dit qu’un concurrent avec une qualité de construction “made by Minox”, ça ne pouvait qu’être un bonus ! La marque Germanique ayant toujours proposé un super travail, même sur les modèles les plus modestes. Eh bien, vous allez découvrir avec cette revue que finalement la joie est vite retombée.
Du point de vue de la fiche technique
- Dimensions: 10,6 x 6,7 x 4 cm
- Poids: 191 g
- Optique / Monture: 32 mm
- Mode : auto
- Focus minimum: 0.70 m
- Obturateur: 1/30 s à 1/500 s
- Ouverture: f/3.5
- ISO: 100-800
- Autofocus: oui
- Flash: oui, externe
- Retardateur: oui
- Batterie: 4x LR44
Construction / encombrement
Aucune surprise l’appareil est entièrement en plastique. Par contre ce qui l’est plus c’est l’assemblage un peu moins précis. C’est une première pour moi, mais je vous rassure il n’est pas aussi “cheap”que le Lomo LC-A de ce côté. Aussi le Minox 35 AF abandonne le fameux clapet de protection de l’objectif. En contre-partie nous avons une vitre qui rappelle furieusement ma précédente revue du Ricoh FF-8WR. Cette dernière est traitée contre les U.V, un petit plus toujours appréciable.
Concernant l’encombrement, je le savais avant de le chercher, il est plus important. L’autofocus obligeant un gabarit plus imposant, il rejoint la taille du Lomo LC-A, mais en gardant quand même un poids plus léger. Il est toujours possible de le mettre dans son jean. Même si je doute que cela soit facile pour ceux des dames, généralement moins larges.
Optique
Minox s’alignera aussi sur Lomo de ce côté, en proposant une optique de 32 mm. Une focale réputée pour être polyvalente. Un choix que j’adhère pour avoir adoré l’exploiter par le passé. Par contre petite déception, le fabricant prend le choix de passer sur une ouverture à f/3.5. Cela reste suffisant, mais la concurrence proposant souvent le fameux f/2.8, c’est un peu décevant de voir le Minox 35 AF ne pas s’aligner. Surtout aux vu de sa réputation.
James bond ne va pas l’aimer
Il faut comprendre une chose, Minox a trop tardé à se lancer sur le marché des compacts AF, par rapport à la concurrence. D’ailleurs c’est cette transition qui symbolise le début de son déclin face à la concurrence japonaise.
Et malheureusement pour nous ici, ce manque d’adaptation aux dernières technologies se ressent. Rappelez-vous que l’avantage attendu d’un autofocus, sans moteur d’avancement du film, c’est un bruit réduit durant l’action.
Problème la mise au point en crée qui le rend détectable. Vous pouvez oublier la discrétion dans la rue. On sait que vous avez pris un cliché. On pourrait me dire que c’est normal car c’était le début de cette techno. Sauf que le petit est sorti en 88, soit 8 ans après le Canon AF35M. Pourtant l’un des pionniers de l’autofocus, c’est donc difficilement excusable.
Modes
C’est le Minox 35 AF qui décide, et pi-c’est-tout !
Complètement automatisé, vous n’aurez pas le choix du contrôle, ce qui est logique pour un point & shoot. Le Minox 35 AF d’ailleurs décidera aussi de bloquer la prise s’il juge la scène sous-exposée. Heureusement pour nous le compact accepte au maximum les pellicules de 800 ASA en DX. Si le code n’est pas reconnu, alors il considérera que vous avez inséré une version de 100 ASA.
Sachez également qu’un retardateur est disponible sur le haut du boitier.
Viseur
Cette partie va être simple puisque ce dernier comporte un simple cadre. La taille est confortable pour sa catégorie et il est rapide de l’exploiter. 2 voyants se situent sur les cotés de l’argentique. Sur la gauche celui du flash qui va s’allumer si il est nécessaire de l’utiliser. Ce qui d’ailleurs voudra aussi dire qu’il ne prendra pas la photo car la scène est trop sombre. Et sur la droite une led pour vérifier la mise sous tension de l’appareil photo.
Petit regret, je trouve l’écart un peu grand avec le viseur. Si l’un s’allume, il faut reculer son œil pour confirmer qu’il est activé. Dans le feu de l’action cela peut-être gênant.
Chargement et prise en main
Pour l’ouvrir, le Minox 35 AF ne demande pas de tirer sur le levier de rembobinage, mais de passer via un petit bouton poussoir sur la tranche. Positionner le film ne demande rien de particulier. Si vous êtes un habitué de la marque, vous noterez que le dos n’est plus indépendant du reste de la coque. Un bon point pour un chargement plus aisé, notamment dans la rue.
Après la mise en place du film il faut utiliser le levier d’avancement 3 fois, jusqu’à alignement sur le 0 du compteur. Contrairement aux Minox 35 précédents, l’armement ne passe plus par 2 coups rapides mais par un seul, classique.
Le petit glouton
Le Minox 35 AF demande 4 piles LR44, ou en alternative 2 CR 1/3 N. Heureusement que l’on peut positionner sa cellule sur “off” pour préserver les batteries. Je ne peux pas l’affirmer, car les piles que j’avais étaient vieilles, mais j’ai eu la sensation qu’elles se décharges rapidement.
Aussi le déclencheur souple n’est pas le plus agréable à presser. En cause principalement sa forme courbée, qui offre une mauvaise accroche. Et comme on aura parfois l’occasion de s’énerver dessus, si l’appareil refuse la prise, sa souplesse peut faire croire qu’il ne fonctionne pas. C’est d’ailleurs de là que vient la frustration évoquée en titre. Car le blocage automatique de la prise est de mon avis personnel, agaçant. Je préfère avoir une photo sous exposée qu’un refus.
Pour en finir rapidement, je dirais que le Minox 35 AF est finalement assez banal. L’appareil fait son job, mais la concurrence fait aussi bien, voir mieux.
J’avais testé un autre compact AF avec avancement manuel, en la présence du Pentax PC-35 AF. Et je dois dire que des 2, je garderai le second. Et cela en raison d’une construction solide et d’une meilleure ouverture.
En Conclusion sur le Minox 35 AF
J’apprécie
- La focale 32 mm.
- La possibilité de couper l’alimentation, pour préserver les piles.
- Gestion de l’ASA à 800, plutôt rare dans sa catégorie.
Je regrette
- 4 piles LR 44, outch !
- Construction bien, mais un poil en retrait.
- Plutôt imposant, face au reste des Minox 35.
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