Autant le dire immédiatement, le Rollei XF 35 est un peu plus onéreux qu’un Canonet 28. Mais à mon sens, il le mérite (dans la mesure ou l’écart et de 50€ max). Car je dois dire avoir été séduit par ce boitier. Télémétrique avec gestion de l’exposition automatique, il se place en concurrence directe, aussi, des Konica C35, Minolta Hi-Matic F et consort. Si ce n’est qu’il a de quoi se démarquer. Vous le comprendrez rapidement, lors de la lecture ;). Vous voulez un rangefinder simple à prendre en main, voici un sérieux candidat !
Du point de vue de la fiche technique
- Dimensions : 112 x 32 x 71 mm
- Poids (nu) : 355 g
- Optique / Monture : 40 mm
- Mode(s) : automatique
- Focus minimum : 1 m
- Obturateur : 1/30 s à 1/650 s
- Ouverture : F/2.3 à F/16
- ISO : 25 à 400
- Autofocus : non, télémétrique
- Flash : externe
- Retardateur : oui
- Batterie : PX625A
Avant de commencer, un mot sur le Voigtlander VF 135
Le Luigi de ce Mario
Pourquoi bifurquer ? Eh bien parce que le Voigtlander VF135 est le frère du XF35. Je ne parlerai pas de copie, car ils sont des jumeaux, si ce n’est que la coque du VF135 est grise.
Cela s’explique très simplement. Durant cette période, Voigtlander était la propriété de Rollei. Il était donc commun de voir des “collaborations” entre les deux. Parfois les appareils pouvaient partager la même chaine de production.
Autre exemple ? Le Voigtlander VSL3-E est un Rolleiflex SL 35E. D’ailleurs, si ma mémoire est bonne, Voigtlander sera revendu à Samsung, qui fera des compacts sous les 2 noms. La différence sera purement esthétique, une nouvelle fois.
Construction / encombrement
Exemplaire
Il est clairement compréhensible, en le prenant en main, que le but n’était pas de bâcler la copie. L’assemblage ne démontre aucun défaut. Il est de plus compact et léger. Il se fera oublier rapidement. Personnellement, j’avais un simple sac banane, il n’était pas lourd à porter.
Dans les points esthétiques, je salue son déclencheur en longueur. Cela peut sembler idiot, mais ça nous donne naturellement un plus grand espace possible pour la prise. Dans la rapidité d’une action, c’est appréciable.
Autre détail, mais cette fois, on peut le retrouver chez certains modèles de la concurrence. Le levier d’armement, qui est légèrement recourbé à son extrémité. Il tombe, de ce fait, sous le pouce naturellement.
Il a un abonnement à la salle
Une sous-partie qui rejoindra d’ailleurs partiellement celle sur l’optique. Mais commençons par son obturateur, qui dépasse la majorité des comparses de son segment. Alors que le 1/500 s représente déjà une très bonne valeur, le Rollei XF35 va pousser le bouchon un peu plus loin, en allant jusqu’à 1/650 s.
Pour un petit télémétrique, c’est appréciable. Je trouve d’ailleurs un peu bête que la gestion de l’ISO ne porte pas à 800. D’autre le font, sans forcément avoir une fiche technique aussi poussée.
Optique
Deutsche Qualitat
On attaque le second argument, qui joue en la faveur du Rollei XF 35 et par extension du Voigtlander VF 135 aussi. Son bloc optique est d’une belle qualité, sous licence Carl Zeiss (la légende veut que si on le susurre à l’oreille d’un photographe, il a des frissons).
Alors, attention, La fabrication est bien faite par Rollei/Voigtlander. C’est un accord d’exploitation du brevet, par le créateur. Mais ça ne retire en rien le résultat.
Concernant le choix d’un 40 mm pour l’accompagner, c’est une affaire personnelle, selon son approche. Je sais qu’une partie de la communauté va favoriser le 35 mm. Il y a aussi des 38 mm, mais ils sont très proches du 40. Me concernant, je suis plus à l’aise avec le choix de Rollei.
Si on regarde l’objectif, on remarque 2 choses. Primo, la cellule est située sur la gauche de l’objectif. Il faudra donc éviter d’y laisser son doigt. Secundo, le réglage de la valeur ISO/ASA passe par le cerclage autour de la lentille. Il suffit de tourner pour définir son choix.
Un œil de chat
Ok ok, je pousse un peu le bouchon. Il est vrai qu’il y a mieux que l’ouverture à F/2.3 de l’appareil. On peut aller jusqu’à 1.7, par exemple, sur un Canonet QL 17.
Mais je souhaite recentrer le sujet. Nous parlons ici d’une variante toute auto, à destination des plus débutants. Et sur cette sous-catégorie spécifique, la concurrence descendra très peu sous F/2.8. Ce qui est déjà une belle ouverture, néanmoins je dois admettre m’être fait surprendre par celle du XF.
J’ai notamment fait une session dans un musée, un jour sombre, avec un film de 200 ISO. La vitesse indiquée était encore acceptable, bien que forcément sous 1/60 s. Mais cela m’a permis de ne pas louper plusieurs prises vouaient au flou de mouvement.
Rendu
Testé avec une Cinestill 400D
Je dois l’avouer avant d’en parler, c’était aussi le test de la Cinestill me concernant. C’est une double découverte, pour moi.
La première chose qui saute aux yeux, c’est que les images produites par l’optique Sonnar sont contrastées. Bien entendu, d’autres paramètres peuvent entrer en compte, que l’objectif seul. Mais pellicule à part, avec ma configuration, je le remarque.
Aussi peu de distorsions et le vignettage reste minime. Je ne dirais pas inexistant, car je le sens lorsqu’il joue de son ouverture la plus grande, cela se perçoit en périphérie. Aussi le 40 mm est précis, les détails affirmés.
Je me doute que la Cinestill joue sur mon impression, mais je trouve que le combo (qualité du Sonnar + 400D) donne une sensation “cinématique”. Bien que je n’aie pas “réfléchi” sur ma session, le but étant de juste faire un test bête et simple. Alors, avec du travail, de belles choses peuvent en ressortir.
Modes
Comme vous le savez déjà, l’automatisme prime sur le Rollei XF 35. Aucune gestion de l’ouverture ou la vitesse. C’est à prendre en compte. Par contre, on peut ajouter qu’il dispose d’un mode Bulb ! Néanmoins, l’ouverture sera alors automatiquement à F/2.3, pas de changement possible.
Il est également possible aussi de le brider à la vitesse 1/30 s, pour l’utilisation du flash.
Viseur
Ah bah enfin !
Les habitués du blog le savent, je n’aime pas la visée télémétrique, que je trouve moins confortable que le reflex. Le point qui me dérange, c’est la zone centrale, dédiée à la coincidence. Le plus souvent jaune et restreinte, elle est lisible facilement, tant que vous n’avez pas un lieu trop éclairé. Bref, je n’aime pas forcer mon regard, pour perdre du temps sur cela.
Le plus souvent il est donc prudent de jouer de l’ouverture, quand l’appareil photo le permet, pour compenser un focus foireux. Ce qui n’est pas possible avec le Rollei XF 35. J’étais donc peu optimiste sur le sujet.
Mais je dois admettre avoir eu tort. C’est même une agréable surprise. La taille de la zone centrale est confortable, j’ai eu bien pire. Elle est aussi plus “visible”, le contraste est plus saisissant. Surement dû au fait que le viseur est légèrement teinté en magenta et que la zone de coincidence tire plus sur le blanc, que le jaune.
Sur la tranche droite, vous retrouvez les indications d’ouverture et de vitesse. On pourrait se dire qu’étant en automatique, ce n’est pas forcément utile. Mais au contraire, vous savez ainsi comment l’appareil va agir et les précautions que vous devrez prendre. Par exemple si une vitesse lente sera exploitée, sur la stabilité à avoir en conséquence.
En Conclusion sur le Rollei XF 35
J’apprécie
- Poids et taille appréciables
- Ouverture confortable à F/2.3
- Qualité de l’optique
- Vitesse au-dessus de la moyenne du segment, à 1/650 s
- Visée télémétrique agréable
Je regrette
- Pas de gestion à 800 ISO, ce qui est pourtant visible chez d’autres concurrents, avec des capacités moindres.
Quelques alternatives
- Canonet 28
- Konica C35
- Minolta Hi-Matic F
- Voigtlander VF 135
Très bon article résumant les qualité du XF35, mais pas complètement ses défauts.
En effet il n’est pas solide, j’en ai la preuve.
J’ai pour la deuxième fois une rupture de l’axe d’entrainement de la pellicule , là où on glisse l’amorce de la pellicule.
Il est en nylon blanc.
Sauf que cette fois ci il n’y a plus de pièce de rechange…
Si une bonne âme veut bien me le démonter ,pour pas trop cher, et recoller cet axe avec de la colle uv, ce qui me marait faisable, je suis preneur…
d’avance merci.
Bonjour, un retour apprécié, comme je n’ai pas eu à constater ce problème. Je vous remercie. Vous pouvez contacter hostophoto. C’est un réparateur de confiance.
Bonjour et merci pour l’adresse, en plus je n’ai jamais forcé sur l’armement.