C’est l’histoire d’une dame qui vous laissera pas indifférente. Ce genre d’appareil qui marque vite les esprit. Le Miranda Re II est l’exemple même qu’il n’y a pas besoin de vendre un rein, pour apprécier sa passion. D’autant plus que le Re, qui découle des Sensomat, était un entrée de gamme. Une beauté délicate qui fera fondre votre petit cœur d’argenteux.

revue du miranda re ii

Du point de vue de la fiche technique

  • Dimensions : 114  x 95 x 82 mm (nu)
  • Poids : 661 g (nu)
  • Optique / Monture : M44, variante EC
  • Mode : Manuel + Bulb
  • Focus minimum : dépend de l’optique
  • Obturateur : 8 s à 1/1000 s
  • Ouverture : dépend de l’optique
  • ISO : 25 à 1600
  • Autofocus : non
  • Flash : externe
  • Retardateur : non
  • Batterie : LR44

Photographies réalisées avec une pellicule Kodak Portra 160

Construction / encombrement

Une femme forte

Tout de métal vêtue, le Miranda RE II est dans la digne lignée des reflex fait pour résister. D’ailleurs mon modèle montre des traces de chocs, dont au niveau du prisme. Mais aucun problème, le boitier se porte comme un charme. Le poids de l’appareil est dans la moyenne haute, proche d’un Minolta SRT 101 à titre d’exemple. Une sangle sera recommandée sur les longues sessions.

Il n’est pas non plus le plus compact, mais entre nous sur une simple photo on le devine. Donc on ne peut raisonnablement pas faire les surpris quand on l’aperçoit pour la première fois.

Et polyvalente !

C’est le gros point fort du Miranda RE II. Comme d’autres concurrents qui sont le plus souvent vers le haut de gamme (coucou Canon F1), il propose un viseur interchangeable !

De ce fait il est possible de viser directement, ou à la poitrine. Voir les 2 sans changer, avec le modèle VF3.

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En réalité, pour être honnête, il existe bien des appareils qui propose cette fonction, dans les mêmes prix, comme le Edixa Reflex. Mais le plus souvent aucune cellule ne sera proposée.

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Un petit mot sur la cellule, dont le switch on/off se trouve sur la façade. Une fonction toujours utile pour économiser les piles.

Optique

La ligne de conduite du constructeur était de dire que tous les objectifs M44 (cousin plus large du M42) étaient compatible avec leurs boitiers. Le truc, c’est que hormis eux et Soligor… Eh bien il n’y a pas grand monde.

Heureusement le constructeur était réputé pour proposer des bagues d’adaptations vers les autres concurrents de l’époque. Un point noir qui peut donc être corrigé.

Vous avez aussi une alternative. Le Sensomat RE, 1er du nom, a eu le droit à un cousin, qui lui avait la monture 42 mm. Il se nomme le Miranda TM. Mais sachez qu’il existe aussi chez Soligor et Pallas, sous la même dénomination. Je l’avais évoqué dans mon dossier sur les reflex mécaniques.

Madame à la bougeotte

C’est un grand classique de la marque, la monture M44 évoluera souvent, durant l’existence de l’entreprise.  F,G, automex I, II & II. Puis E et enfin EC. Dans notre cas le Miranda RE II hérite de la dernière variante, des modèles plus légers et compacts. Chose appréciable comme je le disais plus haut, avec le poids de la bête.

Mais rassurez-vous, les variantes précédentes peuvent s’utiliser sur l’appareil, ils sont rétro-compatibles. Ils offrent juste pas toutes les possibilités des versions modernes.

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Modes

Uniquement manuel et mécanique, l’appareil fonctionne (ou pas, comme vous voulez) avec une cellule Cds. Le but du jeu est classique, il suffit d’aligner l’aiguille au centre, pour avoir la bonne exposition.

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Cette dernière est incluse dans le verre de visée et n’est pas dépendante du viseur fixé.

Un mot sur la visée poitrine

Il y a un détail qui a de l’importance avec cette possibilité. La cellule de l’appareil est derrière le miroir et est exposée quand vous retirer le viseur.

Conséquence ? Imaginez, vous êtes en extérieur, sous le soleil de midi. Et vous visez un sujet dans un lieu ombragé. En mode poitrine le capteur va prendre en compte la luminosité qui est au dessus de vous. Donc si vous avez un beau soleil au dessus du crâne, il va le calculer. En rapprochant votre regard du viseur, vous allez cacher le ciel avec votre visage (logique). Alors il y a aura moins de lumière captée et les réglages seront encore différents.

Il est donc important d’isoler ce dernier de la luminosité ambiante avec le viseur VF-1 ou VF-4.

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Exemple ici, un soleil au dessus du crane, je me rapproche de la visée pour faire le focus, et la valeur change beaucoup. J’ai finalement préférer l’ignorer et calculer l’exposition avec la bonne vieille règle “sunny 16”.

Viseur

Comme j’ai déjà parlé de la visée poitrine, concentrons-nous sur les viseurs proposés. Le modèle de base (nommé “standard”) en visée directe est confortable, grâce à une couverture de 95% et un grossissement de 0,92.

Si vous êtes certain de vouloir l’utiliser via son verre de visée, alors les modèles VF-1 et VF-4, seront idéals. Je termine par le VF-3, un accessoire fort appréciable, car il peut s’exploiter en visée directe et poitrine, avec son œillet orientable. Nommé critical focus, il dispose d’un grossissement 5x et 15x. L’idée étant de permettre une mise au point précise.

Chargement et prise en main

Le chargement de la pellicule ne demandera pas un effort sur-humain de compréhension. La méthode est classique au possible. Une fois insérée dans le Miranda RE II, il vous faudra indiquer la valeur ASA de la pellicule. Pour cela, direction la roue de sélection des vitesses qui incorpore aussi ce réglage. La manipulation demande de soulever la roue puis pivoter jusqu’à la valeur souhaitée.

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La partie gauche de l’appareil dispose, en plus de la manivelle de rembobinage, d’une roue. Elle sert simplement de rappel, pour savoir quelle catégorie de pellicule est dans le Miranda RE II.

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On se sent serré par ici

Ce qui d’ailleurs me permet de faire une transition sur un souci du boitier. Dans sa volonté de faire au plus compact, Miranda a trop rapproché la roue des vitesses et le levier d’armement. Quand vous relâchez ce dernier, il se repositionne automatiquement contre la roue. Par conséquent, cela ne laisse que peu d’espace pour la manipuler.

Je n’ai pourtant pas des gros doigts, mais la seule solution est de maintenir le levier écarté, pendant que vous faites votre réglage. C’est peu pratique il faut l’admettre, surtout que le déclencheur et le rebord du viseur sont trop proches.

Une saisie perfectible, sans être problématique

L’appareil, avec optique et un film, pèse son petit poids. Normal, du métal ce n’est pas léger. Reste, que la forme arrondie du Miranda RE II aussi jolie soit-elle, ne permet pas une prise en main optimale. Une poignée aurait pu être un accessoire agréable. Mais de mémoire, elle n’existe pas. Ce n’est pas un problème dramatique, mais sur une longue session ça peut devenir embêtant.

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Dans le feu de l’action, entre le poids, la prise en main, la visée poitrine réduite et la cellule peu lisible. Il arrivera, comme ici, que des erreurs se produiront. Dans mon cas la mise au point est perfectible. Le VF-3 aurait été un bon atout pour ne pas rater mon essai.

Percutante Miranda

Aller, je le sais, on est tous comme ça. On aime sentir l’appareil en action. Savoir que ce moment est saisi, capturé. Eh bien mécanique oblige, le Miranda RE II fait cela avec bonheur. Manipuler l’ouverture vous donnera la sensation de toucher à de l’horlogerie. Appuyer sur le déclencheur actionnera un claquement vibrant dans votre main. La dame montre qu’elle est présente.

Cela plaira ou pas, car vous pouvez de ce fait oublier la discrétion. Nope, la demoiselle est ici pour s’affirmer.

Revue du Miranda RE II

Autant vous le dire, le bruit du déclencheur est loin d’être silencieux. Mais aussi étrange que cela soit, viser au niveau de la poitrine semble rendre les passants moins attentifs à vous. Comme dans cet exemple, pas de circulation, rien qui cache la sonorité de la mécanique.

Parlons portefeuille 2 secondes

Miranda doit en faire tourner des têtes, car c’est un peu le bordel au niveau de son argus. Au moment où je vous parle, son prix oscille entre 40 et 150€ avec objectif. Une augmentation provenant de quelques vendeurs pros qui ont réveillé la curiosité des clients. Motivant les autres vendeurs à gonfler le prix. Ironique quand on sait que la gamme au-dessus (sensorex) est encore dans les 40-70€. Bref soyez méfiants.

En Conclusion sur le Miranda RE II

J’apprécie

  • Son design (je peux le dire une fois de temps en temps)
  • Son viseur interchangeable
  • Sa cellule, pas toujours présente sur son segment
  • Le confort de son viseur direct
  • La mécanique !

Je regrette

  • Son poids embêtant sur la durée
  • La cellule perfectible en visée poitrine

Quelques alternatives

  • Miranda Sensomat RE
  • Edixa reflex
  • Exakta varex IIa
  • Praktica VLC 3