Dans une vie antérieure et sous un autre blog, j’avais déjà entamé le sujet des fauxtographes pervers. Mais à l’époque je n’avais pas une bonne audience et j’ai fini par le fermer. Je ne suis pas le seul à aborder le sujet, il suffit d’une recherche sous Google pour s’en rendre compte. Alors pourquoi recommencer ? Car j’en ai lu des conneries sur le sujet, au point même de blâmer les victimes de pas avoir su le détecter. C’est pour cela que je souhaite apporter mon grain de sel.

Se protéger des fauxtographes

Image à la une par freepic.diller pour freepik.com 

Pourquoi rajouter le mot pervers au terme de fauxtographe ?

Simplement car parler des fauxtographes ne veut pas automatiquement cibler ceux voulant s’en prendre aux modèles. Il désigne également les arnaqueurs, ou les donneurs de leçons sans connaissances. Par exemple une personne sans expérience, avec juste un joli boitier et qui va se vendre comme photographe de mariage.  En cassant au passage les prix de la profession. Conséquence, des clients mécontents par le résultat et des professionnels qui perdent en rentabilité.

Je fais le choix de partir uniquement sur les pervers que je considère comme les plus nocifs. Pour la simple raison que dans mon entourage, mais aussi parmi les modèles que je connais, il y a eu des expériences dangereuses…

Petites précisions sur le profil probable des fauxtographes pervers

Non, ce n’est pas qu’un vieux libidineux

Et je vous dis cela d’expérience. Des histoires j’en ai entendu et le plus souvent le profil varie entre 25 et 40 ans, du genre photographe parisien dynamique. Une personne qui rassure au premier abord, pour réussir son objectif, vous rencontrer. On peut tomber sur la caricature, mais l’habit ne fait pas le moine comme on dit. Il faut aller au-delà des apparences désormais.

Non, le pervers n’est pas qu’un amateur

Il y a bien entendu de l’amateur qui propose une séance gratuite (pratique), mais aussi du professionnel qui profite d’une “aura” dans le milieu, comme d’une protection envers d’éventuelles accusations. Après tout, s’il a du talent c’est qu’il est innocent, forcément…

Je vous partage en exemple un article du Parisien, traitant d’un jugement sur le sujet.

Les bons réflexes à avoir avant d’accepter un shooting

Laissez-moi deviner ! Ce talentueux photographe a un super portfolio ! Vous vous voyez déjà éblouir votre famille, vos ami(e)s et vos followers avec le résultat. Seulement qui vous dit que les photos sont bien celles de la personne en question ?

Vérifiez les images du portfolio

Depuis que Instagram est le lieu où il faut être vu, on repère régulièrement des faux profils. Ils utilisent des images volées chez d’autres photographes pour constituer un portfolio cohérent et ensuite démarcher les victimes.

Il existe pourtant des outils qui vont analyser et vous montrer si sur le web, l’image est déjà utilisée autre part.

Exemple d'un fauxtographe, provenant de mon article sur le vol des photos sur le web.

Exemple concret avec ce profil que j’ai vu en 2017. Les images proviennent d’un ancien article rédigé ici, sur le vol des photographies sur le web. L’intention de l’auteur est limpide et les photos proviennent d’autres personnes.

Exemple d'un fauxtographe, provenant de mon article sur le vol des photos sur le web.

Pour cela il y a Google images et Tineye

Il ne suffit pas de changer le nom du fichier pour dissimuler une image usurpée de son originale. Ainsi Google Images et Tineye proposent de scanner la photographie pour trouver des jumeaux. Avec cela vous pouvez voir si une autre personne affirme avoir les droits sur le cliché.

Vous savez pas comment prendre une photo ? Pas de problème, utilisez L’URL de l’image et collez cela dans la barre de recherche du site, c’est suffisant pour la vérification.

L’équipe de l’AFP factuel, par exemple, vérifie les nouvelles pour détecter les fake news, en utilisant la recherche inversée.

Se protéger des fauxtographes, tineyes

Petit exemple rapide en illustration ici avec le site Tineye.

Demandez son projet !

Dans le cadre d’un démarchage de la part d’un photographe, n’hésitez pas à demander ce qu’il a en tête. Engagez la conversation et demandez les détails de son projet. Parfois même le fauxtographe peut dévoiler ses attentions sur son véritable objectif.

Où ? Quand ? Comment ? Profitez-en pour poser les limites que vous ne voulez pas dépasser ! Jaugez sa réaction, s’il freine des 4 fers c’est qu’il peut y avoir un souci sous-jacent.

Cherchez son nom sur Google et les réseaux sociaux

B.A BA, c’est une approche toujours efficace pour trouver des témoignages des précédentes modèles qu’il a pu avoir. Problème, si rien n’apparaît on arrête aussi sec. Pourtant Facebook et Twitter proposent eux aussi de rechercher des résultats dans leurs bases de données. Comme ce sont aujourd’hui des lieux ou l’ont partage nos expériences, il est important de faire la démarche.

Se protéger des fauxtographes

Exemple rapide d’une recherche avec le camarade Thomas Hammoudi, sur Twitter. 

Ne pas hésiter à démarcher les modèles sur leurs pages

Forcément dans le book du photographe, vous tomberez sur des modèles qui auront une page “pro”. L’endroit idéal pour envoyer un message et demander comment c’est déroulé la séance avec la personne. Parfois ce n’est pas parce que le résultat est plaisant qu’il n’y a pas eu de soucis durant l’échange. N’ayez pas peur de faire plusieurs demandes, le risque de tomber sur une personne dangereuse est commun à tous les modèles, la solidarité est de mise.

Si sur les réseaux sociaux le photographe ne tag aucune personne, revenez sur le premier conseil. Scannez les photos et regardez si elles apparaissent pas sur une page d’un modèle.

Démarchez également les photographes locaux

En complément de la méthode précédente. Si vous êtes pas certaine de sa fiabilité, ou si vous n’avez pas pu parler à des modèles du photographe, demandez aux collègues du coin. Ils peuvent avoir des informations via leurs réseaux qui vous seront utiles.

Et pour terminer, consultez les groupes spécialisés envers les fauxtographes

Nombreux sont les groupes avec l’avènement des réseaux sociaux. Facebook est une plateforme de choix pour mettre en relation des photographes et des modèles. Par conséquent les échanges sont diversifiés et il est possible de demander des avis. Croyez moi, les fauxtographes sont une plaie parmi les passionnés, ils vous aideront volontiers.

Se protéger des fauxtographes

Exemple avec le groupe Facebook “Photographes et modèles à éviter”

Aussi de par le succès d’Instagram, les photographes sont très souvent sur la plateforme. Et des profils spécialisés ont aussi vu le jour pour partager les témoignages et dénoncer les faux profils.

Se protéger des fauxtographes

Le profil Instagram “Paye ton photographe” ou encore “Balance ton photographe” traitent des agressions dans le milieu. 

Concernant les accompagnants

Refuser un shooting car vous demandez la présence d’un accompagnant, arrive régulièrement. Moi-même j’ai déjà eu le cas du petit ami jaloux. Avoir une tierce personne peut parfois compromettre l’ensemble de la séance. Sans parler de mon cas, j’ai pu entendre des photographes avoir des mamans que l’ont traîne de force un dimanche matin, ou la copine qui te donne des leçons de photographie. Bref pas simple, même si c’est la meilleure sécurité contre les fauxtographes.

Si le photographe est réticent comme je peux parfois l’être, hésitez pas à négocier. Prenez idéalement un(e) ami(e), patient(e), calme et pleinement volontaire. Le portraitiste est un être sensible et peureux, il faut le rassurer :p.

Dans le cas où ce n’est pas négociable, ne faites aucun shooting (surtout dans le cadre d’une première rencontre).

Privilégiez les sessions dans un lieu public

Toujours dans l’optique de rencontrer un futur photographe, définissez obligatoirement une séance dans un lieu extérieur et public. Même si on peut préférer vouloir faire cela en tête à tête, surtout quand on est réservé, c’est une question de sécurité. Je rajouterai que c’est au professionnel de savoir vous mettre à l’aise et vous aidez à surmonter cela. C’est une partie de son travail.

Pourquoi ne pas juste lister les fauxtographes pervers ?

C’est de la logique seulement il y a un problème. Donner des noms sans qu’il y ait eu un jugement rendu, c’est s’exposer à une attaque en justice pour diffamation. Compliqué donc d’informer un public extérieur à la communauté des portraitistes, sans se prendre un retour de bâton.

De l’importance de ne pas hésiter à porter plainte, si jamais le pire arrive

J’ai conscience que c’est facile à dire. Il est souvent insurmontable de faire les démarches pour demander justice. Le traumatisme mène souvent à une envie de se préserver et s’isoler. Malheureusement cela reste la seule manière de le faire payer, et protéger les futures victimes qu’il voudra approcher. Comme dit plus haut, cela ouvre également la possibilité d’informer ouvertement le public, sans risque.

“S.O.S Viols Femmes Informations”

Le 0 800 05 95 95 est un numéro gratuit mis en place par le gouvernement afin d’aider les victimes d’agressions. Il est anonyme et il permet d’obtenir une écoute et de l’aide ! Ils vous accompagneront vers des dispositifs locaux.

De plus l’État a mis en place un annuaire pour vous informer des structures pouvant vous aider selon la région ! Vous pouvez le consulter via le site stop-violences-femmes.gouv.fr. Je dois dire que l’outil est plutôt bien construit.

Se protéger des fauxtographes

Perdu sur ce que vous pouvez entreprendre ? Le site de l’État stop-violences-femmes.gouv.fr vous donnera l’ensemble des informations possibles.

Les fauxtographes vous mettront toujours en tête que c’est votre faute. Que vous étiez volontaire, que vous n’avez pas dit non “clairement” (j’insiste sur les guillemets) et qu’il ne fallait pas céder. Il est dans leur intérêt de vous rendre quelque part responsable, vous faire culpabiliser. Ils jouent de l’agression et du trouble que vous vivez, pour vous faire abandonner. Ne tombez pas dans le piège et hésitez pas à solliciter de l’aide de vos proches, pour vous accompagner dans les actions à entreprendre afin de le faire condamner.