Cet article intervient suite à vos nombreux DM que je peux recevoir sur les réseaux sociaux. Souvent des grandes lignes se dégagent. J’entreprends donc de vous répondre ici, car c’est une constante dans le temps. Je le redis, c’est un avis personnel que je vous partage. D’autres penseront différemment. Voyez donc ce dossier comme l’étape 0, avant d’attaquer la recherche
Photo par Oleh Syzov
Sachez ce que vous voulez en faire !
Je ne compte plus le nombre de fois où l’on me demande si je n’ai pas un modèle”hype”, sans réflexion sur ce que vous allez en faire.
Ce qui compte, c’est d’avoir un appareil pertinent à son besoin et non quelque chose de hype et/ou d’onéreux, par crainte que les photos soient mauvaises.
On peut faire du bon boulot avec de l’entrée de gamme. Un résultat sera toujours optimisé si vous faites l’effort d’apprendre comment régler un appareil. Les modes automatiques faisant au mieux, mais restant un peu en retrait par rapport au jugement humain.
Par exemple, si votre but est juste d’avoir un compagnon pour des souvenirs, alors un simple compact d’entrée de gamme vous ira. Si vous voulez faire du portrait, un appareil avec gestion de l’ouverture, etc.
Dites-vous que si un jetable en plastique, arrive à faire des images correctes avec un bridage et une lentille en plastique. Alors beaucoup d’appareils, plus poussés, feront mieux.
Pour savoir quelle configuration avoir, on retourne sur le dossier dédié : “comment choisir son appareil photo argentique”.
Arrêtez d’avoir peur
Photo par Freepik ( oui je l’ai mise juste car elle m’a fait rire).
Sur le matériel
Je comprends que venir du numérique, avec les automatismes et les performances que l’on connait, rend difficile un retour en arrière. Mais sachez que le marché de l’époque était comme aujourd’hui. C’est-à-dire que les concurrents se tiraient joyeusement la bourre pour vendre. Par conséquent, il fallait que les appareils tiennent la route. Sinon c’était se donner la mort avec une réputation foireuse.
Bien entendu, il existe des marques blanches qui voulaient juste produire à moindre cout. Le but étant de revendre en masse à qui le veut. Pour éviter cela, tapez juste le nom sur google et consultez les retours.
Pour estimer le prix, utilisez la méthode de calcul de l’argus, sur la page des ressources. Afin savoir ce qu’il vaut vraiment sur le marché.
Sur l’état
En ce qui concerne la peur d’avoir un appareil qui ne marche pas. Désolé de vous le dire, mais il n’y a aucun modèle de fiable. Entrée comme haut de gamme, s’il a été mal conservé durant de longues années, voir maltraité sur le terrain, il risque un problème technique.
Aucune question qu’un mécanique est mieux qu’un électronique, qu’un modèle est mieux fabriqué qu’un autre. Croyez-moi des argentiques j’en achète à la pelle pour la boutique. Ce qui compte, c’est la conservation par le précédent propriétaire.
La seule bonne approche est d’aller sur des sites offrant des garanties, comme Ebay ou des vendeurs pros. Comme cela, si ça foire, vous le retournez et récupérez votre argent. Et si simplement il ne vous plaît pas, revendez-le !
Sur la pratique
Manipuler un argentique, ce n’est jamais sorcier. Avec l’expérience on repère immédiatement comment le prendre en main. Les codes sont souvents les mêmes entre les fabricants. Pour comprendre son fonctionnement, sachez que de très nombreux manuels sont disponibles sur le web, en PDF.
Tentez pour commencer par prendre un appareil qui possède au moins un mode semi-auto (à priorité), ou totalement (program). Testez en suivant les recommandations des instructions et faite des essais.
Le problème, le plus souvent, n’est pas que ça soit difficile à appréhender. Mais que les pratiquants ne vont pas chercher à comprendre comment une photo se crée avec l’appareil photo argentique. Si je vous dis : ouverture, vitesse, ISO, profondeur de champ, bokeh, IL… Et que vous êtes perdu, alors il faut en amont vous renseigner.
Pour cela 2 solutions. Primo, apprendre comment ça marche via le site de Laurent Breillat, gourou du débutant perdu. Secundo, cherchez le manuel du boitier via la page des ressources !
Les boitiers à la mode ne valent jamais leurs prix
Si vous vous lancez dans l’aventure, le premier réflexe est d’aller chercher les modèles qui ont une belle réputation. Normal, on veut se rassurer. Seulement ce n’est pas la bonne approche. Car des modèles analogiques, il en existe des milliers. Et on se focalise sur une petite centaine.
Ceux qui ont du succès font automatiquement l’objet d’une hype importante et donc les prix augmentent. Un exemple, le Olympus Mju II. Un compact bien fait, qui coutait ~80 € quand j’ai rédigé l’article en 2016. Aujourd’hui (2021/2022) ? 350 – 400 €. Une douille. Je dirais que la bonne limite serait de 150, mais c’est personnel.
Et ne pensez pas qu’il est plus solide. Oh non les pannes sont toujours autant fréquentes, comme je l’explique dans le point précédent.
Vous voulez l’ironie ? Quand un modèle est trop cher, car il est à la mode. Ceux le copiant, où lui ressemblant, vont aussi exploser par répercussion. Alors que pendant de longues années ont les dénigraient justement car ils “imitent” l’original.
Je reste dans mon exemple, les Mju ont des cousins, les Mju Zoom. Des modèles bien assemblés, mais quand même plus en retrait pour la taille, poids et la qualité d’optique. Rien de mauvais, mais qui ne mérite pas plus de 50 euros je dirais. Eh bien aujourd’hui (2021/début 2022) ils oscillent entre 150 et 250. Simplement, car ils ressemblent au précieux Mju.
Pour finir. Des alternatives à X boitier, il y en a toujours. Et comme dit au départ, ce qu’il vous faut, c’est quelque chose de pertinent. Pas perdre un poumon parce qu’il a une ouverture à f/0.0003 et une vitesse max 1/100000 s. Dans le seul but de prendre votre pote bourré en soirée.
N’hésitez pas à visiter mes dossiers “ les alternatives à…” sur ce blog.
Vous craignez de vous faire avoir ? Aillez alors les bons réflexes
Je ne parle pas d’arnaque à l’achat. Pour cela j’ai déjà fait un dossier.
Non, cette fois, je vous parle de l’objet en lui-même. La crainte de tomber sur un modèle qui ne fera pas ce qu’il vous faut. Je ne dirai pas de mauvaise qualité. Car cela dépend des acheteurs.
Par exemple, le vignettage, ou encore un piqué uniquement central, sont des imperfections. Mais ils sont aujourd’hui à la mode. Nommons le Lomo LC-A pour le premier et le Holga 135 TLR pour le second. Si ça vous plaît, tant mieux, foncez.
La méthode pour savoir ce que vous achetez est simple : ne pas avoir la flemme et cherchez des informations.
Appareil de caractère, le Lomo LC-A de GOMZ est à l’origine de la marque Lomography que nous connaissons aujourd’hui. Mais aussi du mouvement des “Lomographes”.
Google est ton ami, comme on dit. N’hésitez pas à taper des recherches comme le nom de l’argentique + spec, pour voir la fiche technique. Où allez sur Instagram et tapez le nom de l’engin en hashtag et regardez les résultats. Surtout les plus récents ! Car ce sont eux qui vont montrer ce que vaut la caméra dans diverses situations. Et non avec de la mise en scène, un beau modèle, un éclairage flatteur.
Aussi, que vous cherchiez des informations sur un boitier, une optique, un film. Que vous vouliez trouver des vendeurs, des réparateurs. Mais surtout, connaitre comment calculer l’argus ! C’est simple, j’ai fait la page des ressources pour vous documenter.
Les zooms ne sont pas mauvais
Toujours dans cette crainte de perdre son investissement, on va rechercher le top of the top. Et souvent les modèles mis en avant, sont avec focale fixe. Le souci, c’est que l’on pense, par répercussion, que les zooms sont automatiquement mauvais.
Ce qui est faux. On oriente le plus souvent les utilisateurs vers des focales fixes, car le piqué sera plus précis, en théorie. Sur un zoom, les lentilles vont bouger pour se réaligner selon la focale, le piqué est parfois impacté.
Je dis bien parfois ! Car beaucoup font le job proprement. Tout dépend du fabricant et son envie de vendre à bas coût. Et cela est identique pour les focales fixes ! Les 50 mm /1.8 avec un piqué faible, de la distorsion, du vignettage, ça existe. Ce n’est donc pas un gage de qualité.
Au début, visez surtout des constructeurs réputés pour avoir l’assurance d’une bonne maitrise. Par exemple Pentax, Nikon, etc. Des acteurs tiers font très bien le boulot aussi, attention. Mais si vous êtes un grand débutant, ne prenez pas le risque de vous noyer pour le moment. Visez la facilité et renseignez-vous plus tard si vous souhaitez autre chose. Le principal est d’avoir une base d’entraînement saine.
Le zoom offre la possibilité pour un grand débutant de pouvoir s’armer pour peu, en permettant de ne pas acheter différentes focales fixes. Et il donne une grande polyvalence sur le terrain.
Arrêtez de vous branler sur l’ouverture !
Photo par Wan San Yip
Je sais, j’ai moi-même tendance à vendre ce qui est vers f/2.8 et moindre. Mais il faut comprendre que ce n’est pas nécessaire pour tous.
Une optique à f/3.5 est suffisamment polyvalente. Et le choix est bien plus large ! Par conséquent, nombreux sont les boitiers plus abordables. Si vous craignez les basses lumières, prenez un film 400 ISO. Cette dernière permet d’agir avec polyvalence du matin, jusqu’à la fin de la journée.
Surtout chez les compacts
S’il n’a pas de priorité ouverture gérable manuellement, le mode Program d’un compact va chercher à s’appuyer sur son flash interne.
Pourquoi ? C’est simple, l’AF repose sur un système de palier. Le plus souvent un rayon infrarouge va estimer la distance, donner l’information au processeur et l’optique va se caler au palier possible le plus proche.
Exemple : si vous êtes à 1,95 m précisément, mais que l’optique ne peut que faire le focus à 1 m, 1,5 m, 3 m et infini (ce qui parfois est le cas, cherchez l’info avant achat). L’autofocus prendra 1,5 m. Et avec cet écart, il faut compenser par l’ouverture.
Hors à f/2.8 la profondeur de champ sera trop restreinte et le sujet sera par conséquent flou. La facilité est donc de miser sur le flash. Résultat, la fameuse ouverture poussée ne marchera que si vous forcez la désactivation du flash, sans assurance d’une image réussite.
Dans le choix conséquent, la gamme des Riva Zoom EX regroupe une majorité de bons modèles. Divers modes dont la macro et la surimpression, décodage DX, construction soigné, optique de qualité avec verres asphériques. Bref une belle gamme.
Le piqué peut être amoindri sur la plus grande ouverture
Tous ne sont pas concernés, mais ça reste un classique de la scène photo. Il est fréquent qu’une optique ait un piqué moins précis à son ouverture la plus grande. Mais que les résultats soient meilleurs au-dessus, vers f/3.5, f/4… C’est une simple affaire de construction et de choix des matériaux.
Ne pensez pas via la fiche technique, mais par la date
Un dernier conseil pour la route. Dans le monde de l’argentique, les modèles mis en avant, le sont souvent pour un ensemble de points. Surtout dans le haut de gamme. Hors ces avantages qui sont certes bien réels, se banalisent dans le temps. Je m’explique.
C’est une logique commerciale de toujours mener de la R&D pour repousser les limites. Et ainsi offrir de nouveaux arguments auprès des clients. Toutes nouvelles technologies ont un cout financier qui diminue avec le temps. Ainsi ce qui était une spécificité dans le haut de gamme, hier, sera abordable et présent dans l’entrée de gamme, demain.
Prenons un exemple. Le Nikon FE2, boitier électronique oh combien désiré. En partie par repercution via son cousin mécanique, le FM2. Mais aussi car ils ont en commun une fiche technique soignée. Dans cette dernière, il y a son obturateur allant à 1/4000 s ! Une belle performance à son époque. Souvent un critère dans le haut de gamme.
Si c’est vraiment le genre du Nikon FM2 que vous voulez, j’ai rédigé un petit dossier sur les alternatives.
Eh bien si vous cherchez plus loin dans le temps, vous trouverez des reflex avec ce même argument, mais pour une fraction du prix. Canon EOS 50, Pentax MZ-6 ou encore Nikon F80 sont des représentants. Ok le look est différent, plus moderne. Mais vous gagnez aussi un autofocus performant, une pléthore de modes pour vous accompagner et cela dans un format léger.
En résumé
Ayez du recul sur la hype que possèdent certains modèles. Visez de l’abordable, avec au moins un mode assisté.
Prenez le temps de comprendre comment marche un appareil, et comment se crée une photo. Et par la suite amusez-vous !
Vous vous sentez très frileux ? Alors cherchez des argentiques qui sont “récents”. Au début des années 2000, nombreux sont ceux bardés d’assistances, de modes, légers et petits. De bons appareils “école”.
Et si l’appareil ne vous plaît pas, ou que le boitier en main ne vous correspond pas finalement, revendez-le ! Et cherchez de nouveau, avec cette fois votre expérience et en sachant plus précisément ce qu’il vous faut.
La pratique argentique c’est un apprentissage. Vous pouvez sauter les étapes en visant des modèles tout auto, aucun problème. Mais si vous cherchez à vous spécialiser, c’est inévitable.
Maintenant, on enchaine !
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