Si vous me suivez un peu sur Instagram vous savez que j’use et abuse de la double-exposition. Mais avant d’avoir pu en profiter, il m’a fallu mener des recherches pour apprendre comment cela fonctionne.
L’idée de ce petit dossier est simple, regrouper et centraliser de manière claire les méthodologies. Et cela quel que soit le type d’appareil photo argentique que vous possédez. Je n’ai pas pratiqué toutes les techniques, néanmoins je souhaite vous présenter un large éventail afin de vous faciliter l’expérience.
La méthode la plus simple, trouver un appareil adapté
Et elle est applicable aux différentes catégories de boitiers. Il suffit de trouver un appareil photo prévoyant une fonction pour créer la double-exposition. C’est le cas par exemple avec le Canon A1 que je possède. Un petit levier bloque automatiquement le film pour sur-imprimer l’image.
Pour vous aider, voici quelques exemples qui proposent un mode MX
compacts
- Lomo LC-A +
- Pentax espio AF Zoom
- Pentax espio 160
- Pentax espio 928
- Ricoh ff9
- Rollei Prego 90
télémétrique
- Ricoh 500 GX (revue)
- Ricoh 500 ME
reflex
- Canon A1 (revue)
- Canon new F1 (revue)
- Canon EOS 600
- Chinon CE-5 (revue)
- Nikon F3
- Nikon FE / FE2
- Nikon FM / FM2
Le cas de la camera toy
Peu cher, car souvent en plastique et limité en réglage, c’est l’outil idéal des débutants pour être créatif. Que cela soit en 110, 135 ou 120 mm, il en existe une multitude, chacun avec une particularité.
Pourquoi en parler ?
Étant économique et rudimentaire, il ne possède aucun moteur ni mécanisme de blocage lors de la prise. De ce fait, il est simple de créer une double-exposition. Vous faites 2 photos sans avancer la pellicule avec la molette et voila, vous en avez fait une :).
Le fabricant Holga en est l’un des ambassadeurs, je possède d’ailleurs un modèle de la marque que vous pouvez découvrir sur le blog : Lire la revue du Holga TLR 135
La double-exposition avec un 35 mm
Attention : Une caméra avec un système récent d’avancement électrique peut ne pas convenir. L’avancement étant bridé par son moteur, difficile de le retenir sans endommager la mécanique. Mais il est quand même possible de faire de la MX, si le constructeur le permet via un mode dédié.
A) Composer immédiatement en débloquant le rouleau
Elle fonctionne avec la majorité des 35 mm du marché. Elle est utile pour composer une photo immédiatement. Ainsi pour comprendre comment cela fonctionne, suivez le tutoriel suivant :
- Après avoir pris votre première image, déployez la manivelle de rembobinage et tournez cette dernière légèrement vers la gauche pour être sûr que le film est tendu (sans forcer !).
- Maintenez la manivelle pour qu’elle ne bouge pas pendant l’opération.
- Appuyez sur le bouton (en dessous de l’argentique) débloquant le rembobinage de la pellicule comme vous en avez l’habitude.
- Armé de nouveau l’appareil photo comme pour faire une nouvelle image. À ce moment la manivelle sera bloquée par votre doigt retenant le rembobinage, et avec l’autre main vous rendez possible l’armement d’une autre photo.
- Déclenchez !
Testé et approuvé.
Je l’utilise régulièrement que cela soit avec mon Canon AE-1 ou un autre SLR fonctionnant avec la même mécanique. Respectez surtout la partie 1 et 2 et ça se passera bien.
B) Composer en différé en réutilisant la pellicule
Le principe est simple, faire sa pellicule normalement et au moment de la rembobiner ne pas le faire entièrement. Dans le but de pouvoir replacer le film dans l’appareil une seconde fois. Ce qui offre naturellement une image sur-imprimé à chaque prise.
Le danger sera d’avoir un décalage entre le premier passage et le second, ce qui risque de “couper” l’effet au milieu des photos.
L’astuce consistera, au moment de la 1ʳᵉ installation, de prendre un marqueur délimiter le cadre du premier cliché. En faisant cela, vous pourrez remettre la pellicule en l’alignant correctement. Attention, il est recommandé de le faire avec la même caméra, pour éviter un décalage entre la phase 1 et 2.
Testé et approuvé.
C’est lors de la découverte du Lomography Simple Use Camera que j’ai eu l’utilité de pratiquer cette méthode avec un appareil en plastique. Le principe marche simplement, ma seule difficulté venant de la fragilité du boitier jetable.
L’avantage de la méthode A est que vous pourrez jouer immédiatement avec votre (vos) sujet(s) ou avec le décor à votre portée. La méthode B est idéale pour varier les environnements et les moments de la journée (ex: Les néons du soir et un portrait en matinée).
Pour vous aider voici une vidéo tutorielle regroupant les 2 méthodes
Exécuter le même effet avec un ancien Polaroid
Nul besoin d’ouvrir son portefeuille pour acheter un boitier adapté, il existe encore une fois 2 méthodes pour jouer avec la double-exposition.
A) Polaroid 600 : Utiliser le logement de la cartouche
Il est possible d’empêcher l’éjection de la photo lors de la prise. Pour cela, il faut juste faire preuve d’un peu de coordination ;) :
- Pré-ouvrir le logement de la cartouche et le maintenir
- Prendre la photo et simultanément laisser tomber le capot du logement
- La photo ne sortira que très légèrement de la cartouche. Il vous faudra la repousser dans son logement, complétement, à l’aide d’un objet aussi fin qu’une carte bleue.
- Refermer le capot.
- Prendre la photo normalement et laisser faire l’éjection.
Testé et difficilement approuvé.
J’ai eu du mal à l’appliquer. Au moment de la partie 3 j’ai mal remis la photo, bloquant toute la cartouche. Aucune photo n’est sortie et même en la retirant manuellement, la cartouche ne répondait plus. À 25 euros (fdp compris) c’est douloureux. Il faut donc recommencer en prenant le risque de perdre une nouvelle cartouche.
B) Polaroid Spectra/Image : Jouer avec le déploiement
C’est une petite astuce des modèles de la gamme Spectra, il est possible, via une petite manipulation, de produire de la double-exposition.
Pour cela rien de plus simple :
- Il suffit, au moment de la prise, de maintenir le déclencheur sans le relâcher.
- Replier l’appareil toujours en maintenant le déclencheur
- Relâcher le bouton
- Ouvrir l’appareil et reprendre une photo normalement en laissant la photo sortir.
Vous l’aurez compris, la pression maintenue sur le déclencheur empêche la photo de sortir. Cette méthode est la plus simple à appliquer sur le terrain.
Non testé.
Je n’ai pas encore cédé au format Spectra, mais ça ne saurait tarder :).
Expérimenter, bidouiller, composer, s’améliorer
Les différentes façons que j’ai mises en avant vont demander une certaine prise en main, vous aurez surement des échecs au début. Mais c’est en cela que l’on progresse. Osez-vous lancer sans filet et ce n’est pas grave si vous échouez. Si la photographie en double-exposition est une nouveauté totale pour vous, il va vous falloir apprendre à anticiper le résultat que vous souhaitez.
Pour cela, une bonne projection est la clé. N’oubliez jamais la règle d’or, les zones d’ombres de la première image font ressortir les éléments de la seconde.
Salut !
merci pour les explications qui sont super claires
pour ma part, j’ai fait la méthode A, qui a très bien marché MAIS.
. j’ai une espèce de démarcation sur ma photo, comme une ligne. tu sais à quoi c’est du et comment faire pour éviter cela ?
merci beaucoup !
C’est un peu vague comme explication, on parle d’un chevauchement ? Le plus souvent, cela est du soit à un mauvais maintien du bouton de débrayage. Faisant avancer le rouleau légèrement sur la frame suivante. Ou aussi un armement qui n’est pas aller totalement en bout de course.