Ingénieux, c’est le terme qui me vient à l’esprit pour représenter le Rollei 35 S. Fabriqué en 1974, le modèle dont je vais vous parler est la 2ᵈᵉ itération de la gamme “35”. Au jeu des 7 différences entre les 2 premiers, on notera principalement la disparition de l’objectif TESSAR de 40 mm, de la marque Carl Zeiss, pour un modèle maison, le SONNAR. Tout aussi redoutable que son aîné, le petit compact verra aussi sa production passée de l’Allemagne vers Singapour, pour réduire le coût de fabrication. Exigeant, ce boitier requiert une mécanique particulière que je vais vous expliquer dans la suite du billet.

Du point de vue de la fiche technique
Entièrement manuel, le 35 S fait preuve d’ingéniosité quant à la disposition des réglages. Ainsi, pour l’ajustement de l’ASA, du type de pellicule, de la vitesse d’obturation et de l’ouverture, nous devons passer via la façade et les 2 roues à gauche et à droite de l’objectif. Ce dernier qui d’ailleurs, je le précise, dispose d’un 40 mm avec une ouverture de f/2,8 à f/22. L’obturation quant à elle jonglera de 2s à 1/500 s, avec en prime un mode Bulb.
Quant à la mise au point ? Eh bien, le Rollei dispose d’une marge de manœuvre de 0,9 m à infini. Mais là où on commence à rentrer dans la difficulté pour un débutant, c’est que le boitier ne dispose pas d’indicateur quant au bon focus sur le sujet. Le viseur n’est qu’une lentille informant seulement de la zone de cadrage. C’est donc du zone focus, comme l’est un Minox 35 GT par exemple.
Mais nous n’avons pas terminé le tour du propriétaire, sur le dessus, nous trouvons le levier d’armement, l’indicateur d’exposition, le déclencheur et un second bouton servant à débloquer le mécanisme pour replier l’objectif.

Dans le dos, le viseur est voisin du levier servant à débloquer la pellicule. Et enfin, sur un si petit argentique, le bas a aussi son utilité, puisque la manivelle de rebobinage, le slot du trépied, le levier d’ouverture du boitier et le porte-griffe du flash sont mis en commun.

Sur le terrain
Si j’ai jeté mon dévolu dessus, c’était pour compenser un point faible de mon appareil photo d’appoint, le Mju 2. Ce dernier bien que discret et efficace est aussi automatique, ce qui engendre un bruit parfois gênant lors de l’avancement de la pellicule. Et sur cela (la discrétion) le Rollei 35 S s’en sort comme un chef, que ce soit l’avancement du film ou le bruit du déclencheur.
En termes de robustesse, je n’ai rien à dire quand il est replié, mais c’est plus délicat en action, je m’explique. Afin de gagner du temps sur une photo rapide, le Rollei fonctionne de la manière suivante : dépliage de l’objectif, prise de la photo, armement du levier puis repliage. Vous ne pouvez pas le replier sans l’armer, le mécanisme vous bloque. Dans la théorie, c’est une bonne idée, vraiment, mais dans la pratique, si vous êtes une tête en l’air, vous pouvez occasionnellement chercher à forcer sans comprendre. Résultat, dans le temps, l’objectif sera un peu branlant. De mon expérience, le compact est assez robuste malgré tout.

Comme expliqué dans la première partie de la revue, l’autre difficulté reste la mise au point. La solution la plus simple sera de l’exploiter par paliers, avec une ouverture poussée. Cela vous garantira un esprit zen pour la photo de rue, mais ça sera plus complexe si vous cherchez à faire du bokeh.
Autre point à prendre en compte, le chargement de la pellicule dans le logement. Pour cela, vous devez actionner un levier qui ouvre le boitier en 2 parties. Rien de bien compliqué quand vous êtes chez vous, mais plus délicat si le changement est à faire dans un lieu bondé. Vous devrez trouver un coin ou vous poser afin de ne pas jongler avec les pièces.
Exemples
Réalisés avec une pellicule Kodak Portra 160.



Mon opinion sur le Rollei 35 S
Atypique, il est un “must have” à avoir dans sa collection. Demandant un léger temps d’adaptation, sa façon de fonctionner est rédhibitoire en rien, même pour un débutant. Pour la photographie de rue, le Rollei 35 S est un très bon choix grâce à son format, sa discrétion et son 40 mm d’une belle qualité, disposant d’une belle ouverture à f/2,8. Il fait un bon appareil d’appoint. Moins coûteux que le Rollei 35 (sauf si vous prenez la version en or 24 ct ;) ) premier du nom, vous le trouverez facilement sur des sites comme Ebay. Mais je reste honnête, c’est désormais du haut de gamme, cette gamme est demandée.
Quelques alternatives
- Rollei 35
- Minox 35 ML
- Ricoh FF-1
- Voigtlander vito C
Quel plaisir de retrouver ce compagnon fidèle au charme fou : ne prend pas de place dans la poche, bien qu’affublé d’un bout je l’ai plus souvent à l’épaule, plus sûr lorsque l’optique est sortie.
Excellente optique, boîtier increvable et léger. Bosselé mais toujours prêt!
Après un court temps d’adaptation dont la mise au point, on est bluffé par la qualité des images, merci Carl et Tessar.
Le chargement de la pellicule ne pose pas de problème à condition d’avoir une poche de veste ou un étui de ceinture pour poser le dos.
Du temps de l’argentique, j’en avais acquis deux : un 35 et un 35 T. L’un en NB l’autre en Couleur.
Maintenant que je me suis remis (sérieusement) à l’argentique, ils m’accompagnent partout.
Et ils sont repartis pour un bon moment…
Content d’apprendre ce choix de la reprise ;).
Et pote la pile pas de soucis ?
Comment ça ?
Pour la pile il y’a un compartiment que je laisse je préfère mon téléphone et son appli plus deux diaphragmes cat la mesure donne un gris à 18% Degueu donc.