Il était à 2 doigts de détrôner le Minox 35 GT dans mon tit coeur d’argenteux. Le Voigtlander Vito CS est un appareil plein de qualités. Il aura fallu d’un seul inconvénient pour qu’il loupe la première place. Vous allez le découvrir avec moi cet ultra-compact fait le job avec brio. Il se permet même de corriger celui qui est son inspiration, sur quelques aspects.
Du point de vue de la fiche technique
- Dimensions : 98 x 57 x 25 mm
- Poids : 158 g
- Optique / Monture : 38 mm
- Mode : Auto
- Focus minimum : 0.9 m
- Obturateur : 1 s à 1/500 s
- Ouverture : f/2.8 à f/16
- ISO : 25 à 1000
- Autofocus : Non
- Flash : via un modèle dédié
- Retardateur : Oui
- Batterie : 2x LR44
Photographies réalisées avec une pellicule Kodak T-MAX 400
Avant de commencer
Un Voigtlander qui n’en est pas un !
Eh non ! En réalité c’est un appareil re badgé que nous avons ici. Le Voigtlander Vito CS est un cousin d’une autre copie, le Balda CS 35. Pour vous resituer le contexte, Balda était un fabricant, mais aussi un sous-traitant de Minox ! Ils ont donc profité du partenariat pour fabriquer leur vision du compact.
Photo ici, d’un des Balda “C” provenant du fabricant.
Mais comme ils n’avaient pas une “aura” aussi grande que Minox, la marque proposa de modifier son bébé pour les concurrents. Ainsi le Balda C35 existe aussi chez Voigtlander & Bauer.
Et pour chaque variante (C, CS, CA…), il existe son équivalent chez les autres ! Ça peut d’autant plus être perturbant que le Vito C est à l’origine un appareil des années 60. Il est donc peu évident de retrouver la version modernisée, sur le marché.
Attention tout de même, il est possible que le cahier des charges modifie le boitier, entre l’original et le rebadger. Ainsi le Voigtlander Vito C avait pour originalité de posséder une optique à ouverture f/5.6. Contrairement au 1er Balda C35 qui était déjà sur du f/2.8.
Construction / encombrement
Aucune surprise, on retrouve du plastique pour l’ensemble de l’appareil. Le boitier est de ce fait léger à trimballer. L’ensemble montre une bonne finition, même si je note que la coque craque un peu au niveau du dos, si on fait pression.
Vraiment compact, Le Voigtlander Vito CS se paie même le luxe de taquiner les Minox 35. La différence entre les 2 va se jouer sur une question de millimètres.
Optique
Doté d’un 38 mm f/2.8, le petit ne manquera pas de polyvalence dans les lieux peu éclairés. L’appareil fonctionne comme son concurrent au “jugé”. Mais notre sujet du jour a eu la bonne idée d’intégrer des symboles dans le viseur, pour l’exploiter comme un zone focus. Le rendant ainsi moins laborieux à prendre en main.
Sinon on pourra le laisser sur la distance des 3 m, valeur “bâtarde”, permettant de couvrir un large spectre si l’ouverture est conséquente. Ce n’est pas une idée originale, mais c’est une bonne astuce de l’avoir indiqué en rouge.
La sélection de la valeur ISO passe par un discret anneau en façade, qu’il faudra tourner jusqu’à son choix. Aussi ce dernier est protégé par le fameux capot. Il peut aussi servir de pare-soleil improvisé, si vous prenez la photo à l’envers.
Pour finir l’objectif du Voigtlander Vito CS ne possède pas de traitement contre les UV, comme peut le faire un Minox GT-E.
Modes
Totalement automatique, vous n’aurez aucune gestion de l’ouverture, comme sur le Minox 35 GT. Ce n’est ni un avantage, ni un défaut, cela dépendra de vos besoins.
Mais les bagues de réglages, sur les Minox étant assez petites, cela permet en la retirant de rendre plus confortable l’accroche pour la mise au point.
Finalement, si on devait le comparer à la gamme originale, je prendrais le Minox 35 PL, qui est aussi avec mode Program. Même si sa fiche technique est un peu plus modeste.
Viseur
Ce confort !
Pardon, mais j’ai l’habitude des trous de souris pour les compacts. Il suffit de voir la revue du Lomo LC-A que j’avais mise en ligne. Alors avoir un modèle ici agréable de par sa taille, je ne vais pas m’en plaindre, surtout sur un boitier aussi compact.
Ce dernier est simple, comme souvent. Un cadre délimite la zone prise en compte. Et vous trouverez à droite 2 icônes éclairées, en rouge. Le premier indique si la luminosité est ok, la seconde s’il faudrait installer la barre flash.
Chargement et prise en main
On va commencer par un détail bête, qui fait que je l’apprécie sur le terrain. Son dos ne se détache pas en 2. Minox corrigera cela bien plus tard avec le Minox 35 AF. C’est ainsi plus simple d’insérer le film, quand vous êtes dans la rue. Il est taillé pour cela.
En plus de son format, l’armement et le déclencheur sont plutôt silencieux, ce qui le rend d’autant plus agréable à l’exploitation.
Rapide à déployer et silencieux, on aura le plus souvent pas le temps de deviner si vous avez appuyé sur le déclencheur.
D’ailleurs faisons un retour sur le levier d’armement, vous l’avez constaté, ce dernier épouse la forme de la coque. Afin d’éviter une galère à le saisir avec le pouce, le Voigtlander Vito CS dispose d’un cran à déployer. Il le retiendra pour faciliter l’utilisation. Bon, après sincèrement, même sans cela il est simple à tendre, mais on apprécie le souci du détail.
Et la, c’est le drame…
En action, je préfère pour ma part le tout auto, en ce qui concerne un compact. C’est vraiment pour capter des moments éphémères que je le sors. C’est un bloc-notes pour la vie de tous les jours. Donc, je ne me plaindrai pas du manque de réglages.
Mais malheureusement, je pense que c’est la première fois que je vois une gestion aussi catastrophique en basse luminosité. Peut-être est-ce dû à mon appareil et non tous les exemplaires. Impossible à dire, le Voigtlander Vito CS étant peu présent sur le web.
Sur toute la bande, toutes les photos prises en fin de journée, dans des lieux sombres, le compact à fait le choix de descendre à la vitesse la plus basse. Générant une longue exposition. Pourtant, des compacts tout autos, j’en ai eu et souvent, je fais le même combo (400 ISO + basse luminosité). Et jamais, je n’ai eu cela. Je fais attention à être stable quand c’est ce genre de situation. Mais j’ai sous-estimé la vitesse retenue.
Sur ce point, les Minox 35 font mieux le taf.
Pour le reste
La bague de mise au point est, comme dit plus haut, suffisamment spacieuse pour la manipulation. Le rappel via les pictogrammes dans le viseur est un atout non négligeable, par rapport à Minox. Car sans cela, vous devez retirer l’œil de ce dernier, pour vous rappeler la distance voulue. Où faire avec une valeur fixe.
Je termine sur une chose que je ne comprends pas dans le design. Dans le dos, vous avez une zone d’accroche pour un meilleur maintien du boitier, avec le pouce. Mais pourquoi le mettre à gauche ??? Avec la dragonne et le déclencheur, on le tiendra naturellement, dans une main, avec celle de droite. C’est limite si on ne dirait pas une erreur de production. Étrange.
En Conclusion sur le Voigtlander VITO CS
J’apprécie
- Format ultra-compact
- Viseur confortable et complet
- Prise en main confortable
- Optique lumineuse
- Silencieux
- Léger
Je regrette
- Plastique un peu + cheap que chez Minox
- Passage de l’ISO de 400 à 1000, sans possibilité pour le 800
- Positionnement de la bande grip.
- Gestion en basse luminosité, catastrophique
Quelques alternatives
- Balda C35
- Minox 35 PL
- Ricoh FF-1
- Kiev 35A
Salut Benber, en lisant ta revue et particulièrement la partie sur le viseur, j’ai desuite pensé à l’Agfa Optima 1035 (et ses frères 335 & 535, qui varient de par leurs objectifs moins bons). Mode program (ou flash à vitesse bloquée et sélection manuelle de l’ouverture), 40mm f/2.8, zone focusing et surtout un viseur super spacieux !
En bref un petit compact auto avec des petits détails de design intéressant, si tu n’en a pas encore eu sous la main je te conseille de jeter un coup d’oeil, on en trouve pour pas cher en cherchant un peu …
Salut Alexandre, figure-toi que j’ai eu le 1035 dans les mains. Et en effet il est solide, compact et avec un viseur spacieux. Malheureusement pour moi il ne marchait pas. Mais entre le Agfa et le Balda (Voigtlander ici) il y a un monde en termes de poids et taille. On est ici sur un vrai ultra-compact.