Je vous rassure, je ne vais pas démolir votre bien-aimé Olympus XA2. Et je ne vais pas réinventer l’eau chaude, oui, c’est un bon appareil photo. C’est d’ailleurs en partie sa réputation qui m’a donné envie de le tester (l’autre partie étant que je l’ai eu gratuitement). Alors pourquoi viser le 2 et non les autres ? C’est simple, il est le second moins cher de la lignée, derrière le XA1. Il reste donc dans ma logique de vous montrer des appareils abordables. Découvrons ensemble ce que vaut ce compact qui, pendant un long moment, était le mal aimé de la bande.
Avant de commencer
Il est important pour moi de vous préciser que l’appareil que j’ai en test possède des champignons dans sa lentille. Veuillez donc ne pas juger la qualité finale des photographies. J’ai néanmoins fait le choix d’outre passé, cela par curiosité. Je voulais voir ce qu’il donnerait en condition d’utilisation.
Aussi, vous le savez, je jure souvent par les Minox 35 pour cette catégorie. Je vais donc en profiter pour faire un comparatif entre mon 35 GT et le XA2. Mais je parlerai uniquement de la prise en main. Les 2 n’ayant pas le même système de focus, cela serait stupide de juger l’optique.
Du point de vue de la fiche technique
- Dimensions : 105 x 66 x 40 mm
- Poids : 209g
- Optique / Monture : Zuiko 35mm f/3.5
- Mode : automatique
- Focus minimum : 1.2 m
- Obturateur : 2 s à 1/750 s
- Ouverture : f/3.5 à f/14
- ISO : de 25 à 800
- Autofocus : non (zone focus)
- Flash : externe (bar)
- Retardateur : 10 s
- Batterie : 2 LR44
Aujourd’hui, on l’adore, mais ça n’a pas toujours été le cas
La lignée des XA fut pendant un long moment divisé en 2, et cela, à cause d’une décision de la part du constructeur. Le premier XA est télémétrique, lui offrant une précision que n’auront pas les Olympus XA 2 et XA 3. En effet, ces 2 derniers sont en zone focus, un choix que personnellement je comprends. C’est de mon avis certes moins précis, mais plus rapide à utiliser qu’une visée télémétrique dans un format très petit, et par conséquent inconfortable.
Finalement, la marque japonaise fera demi-tour et reprendra son choix d’origine avec le XA 4. De ce fait, le 2 & 3 sont souvent plus abordables. Mais la flambée des prix à forcer les argenteux les plus modestes à se tourner sur les zone focus. Et enfin, il semble que l’on se rende compte que le petit est loin d’être mauvais.
Et le XA 1 dans cette histoire ?
C’est le vilain petit canard de la bande. Déjà, car il perd des atouts précieux en passant free focus et en abandonnant le touchpad pour un déclencheur classique. Mais aussi car il exploite une cellule au sélénium, longue durée, mais une fois vide irremplaçable sans de solides capacités techniques. Il est logiquement le plus abordable de tous. C’était la volonté d’Olympus de proposer un modèle d’entrée de gamme.
Attention le XA 1 n’est pas le XA ! Il intervient après le XA 2.
Oh l’autre, il n’a pas un f/2.8 !
Entrons dans le vif du sujet. Les optiques Zuiko sont excellentes, j’ai moi-même pu le constater avec le Olympus OM 10 et le Pen EE 2. Ce XA 2 ne déroge pas à la règle. Même si le mien est impacté par des champignons, sa réputation est établie auprès de tous. Et je n’irai pas affirmer l’inverse.
Non, si j’évoque son ouverture, c’est que malheureusement, on est dans une période où avoir le sacro-saint f/2.8 paraît comme être un facteur de qualité. Et pourtant vous auriez tort de ne pas envisager un achat, car l’appareil est bloqué à f/3.5. OK, vous aimez le bokeh et cela sera moins accentué avec une ouverture plus grande, mais c’est parfaitement possible.
Rappelez-vous que l’on parle d’un zone focus sur 3 niveaux (portrait américain, groupe, paysage). Il est donc risqué de proposer une énorme ouverture. Une mauvaise distance dans des mauvaises conditions lumineuses et c’est le flou assuré.
C’est donc une fiche technique équilibrée qui est présente, pour un appareil dédié à la rapidité d’exécution.
Une ergonomie optimisée
On ne pourra pas dire que les ingénieurs de chez Olympus font mal le travail. L’outil est bien assemblé, hormis son capot en plastique bas de gamme, le reste du corps en métal respire la solidité.
La majorité des commandes se font via la façade. La mise au point passe par le bouton poussoir sur la tranche de maintien. Et vous pouvez régler l’iso ainsi que le du mode flash directement sous l’optique.
Vous verrez des features supplémentaires sous le compact. En plus du logement de la batterie et du bouton de débrayage se trouve un levier permettant d’actionner le test de la batterie et le retardateur.
Ce touchpad qui fait frémir les argenteux
Mais le gros point fort qui fait en partie la réputation des XA c’est son déclencheur plat. Le touchpad du Olympus XA2 est, comme pour les autres, légèrement enfoncé, pour éviter les déclenchements accidentels.
Notez que d’ailleurs, nous parlons d’un obturateur électromagnétique, donc sans piles il ne marchera pas ! Lorsque vous l’utilisez, vous remarquer en effet qu’il est discret, juste un léger “clic” se fait entendre.
Un viseur simple mais efficace
Très peu d’informations dans le viseur, si ce n’est quelques indices lumineux. Celui que vous verrez le plus souvent est une diode en bas à droite. Cette dernière est constamment sous tension et vous indique si les conditions lumineuses sont basses, l’obligeant à déclencher en dessous des 1/30 s. Un second indicateur sous forme d’éclair vous informe lui que la photo se fera avec le flash.
Comparativement avec le Minox 35 GT, le viseur est quasi similaire en matière de taille. Et donc dans la moyenne haute pour sa catégorie.
Sur le terrain
Exemples réalisés avec une pellicule périmée Agfa Vista 400.
Rappel : l’appareil avait des champignons en interne, ne jugez pas le résultat. Elles sont présentes pour illustration.
Si vous vous demandiez à quoi ça ressemble une photo avec des champignons sur la moitié de la surface, voici la réponse ^^.
Première chose qui m’a sauté aux yeux, son zone focus à 3 choix. Avec les Lomo LC-A et Cosina CX-2 j’ai pris l’habitude d’avoir 4 paliers. Cela peut être dommageable dans des conditions à basse luminosité, où un peu plus de précision dans le focus reste appréciable. Après, c’est certain, si vous voulez être parfaitement précis, il vaudra toujours mieux un XA ou XA4.
Pépé Benber pinaille
Comparativement au Lomo LC-A, l’Olympus XA 2 a largement l’avantage. Moins cheap, mieux optimisé, c’est lui le champion. Mais. Il y a une chose qui le laisse en seconde position, l’impossibilité d’avoir une gestion à priorité ouverture, comme le propose son homologue russe. C’est un détail, mais qui me semble important dans votre futur choix.
Aussi j’ai parlé de sa solidité en 1 ère partie, cela est un plus qui entraîne aussi un malus. Son poids de 209 g reste au-dessus des 130 g du Minox 35 GT. Rien de dramatique, vous n’aurez pas une brique dans la poche. Par contre, son dôme de protection peut vous demander de forcer pour l’insérer dans votre jean.
Attention à ce détail !
Systématiquement, lorsque vous refermez le capot, l’appareil photo repositionnera le focus sur le second pictogramme.
Cela s’explique simplement, car il représente la distance des 3 m. Et en photographie, c’est une valeur dite “bâtarde”, comprenez qu’on la recommande souvent lorsque vous voulez faire une photo sans vous préoccuper du focus. Avec une Pellicule 400 et une bonne luminosité, l’ouverture peut couvrir un très large champ. Réduisant considérablement le risque d’un sujet hors focus.
D’ailleurs, sur les compacts sans autofocus, vous verrez fréquemment sur la bague de la mise au point, une pastille entre 3 m et 3,5 m.
2 exemples de photographies faites en déclenchant rapidement, sans prendre le temps de m’arrêter. Malgré une distance différente, la valeur médiane suffit à couvrir le sujet.
Dans le feu de l’action
Aucun doute, c’est un bon compagnon pour la photo de rue, il est rapide de l’activer et déclencher. Le choix du focus tombe directement sous l’index, il est possible de faire la manipulation en tenant l’appareil d’une main.
Je mettrai seulement un veto sur le maintien de l’appareil. Entre le dôme et la tranche, l’espace est réduit, le garder d’une main est inconfortable. On en reviendra vite à le prendre avec les 2. Sur ce point, la surface plus plate et légèrement plus large des Minox 35, les rendent plus simples à agripper.
Je termine par un détail agréable. C’est l’un des rares compacts dont l’avancement par molette n’était pas désagréable. C’est un point que j’avais souligné par exemple avec le Pentax PC35 AF et d’autres. Il arrive que l’actionner demande de forcer et par conséquent irrite. Ici ce n’est pas le cas, le mouvement est fluide, une bonne chose.
En bref, vous l’avez compris, de mon opinion personnelle, il est un très bon second choix. L’Olympus XA2 a tendance à être au même prix que le Minox 35 GT. Ce dernier est un peu plus simple à trimbaler et avec une fiche technique légèrement plus poussée.
Par contre, si votre objectif est d’avoir un zone focus, alors aucun doute, je le passe en 1 ère position. La visée au jugé du cousin germanique étant plus dur à appréhender.
Conclusion sur le Olympus XA 2
J’apprécie
- Obturateur à 1/750 s
- Viseur confortable
- Optique Zuiko !
- Bonne ergonomie
- Construction solide
- Poids
- Touchpad
Je regrette
- Pas de correction du contre-jour
- Pas de gestion de l’ouverture, comme sur d’autres concurrents
- Gestion du zone focus sur 3 paliers et non 4
- Prise en main peu confortable avec une seule
Quelques alternatives
- Chinon Bellami
- Cosina CX 1 & CX 2
- Lomo LC-A
- Olympus XA 3
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