Les compacts argentiques répondent aux besoins de l’utilisateur moderne, qui veut pourtant revenir à une méthode ancienne. Et lorsque l’on veut faire le grand saut, on cherche à se repérer. Le plus souvent, nous tombons sur le top 10. Et les recommandations vont montrer encore et toujours les mêmes modèles. Rien de plus normal, ils sont bons. Mais le marché est vaste et trouver du bon, pour moins onéreux, est faisable. Voici donc une liste avec des suggestions de votre serviteur.
Préambule sur les compacts argentiques.
Oui, certains modèles ne seront pas si “compacts” que cela. Pour une raison, on devrait parler de Point & shoot. Mais le marché français ne gardera pas cette subtilité anglophone. Et les appareils automatiques, qui ne sont ni des reflex, ni des télémétriques, seront regroupés sous cette catégorie.
Aussi, Je ne parlerai pas des prix des appareils. Car l’argus est en constante évolution et parfois disparate entre les vendeurs.
Canon Prima Super 130u date
S’il y a bien une chose qui m’agace, dans la mise en avant de certains ultra-compacts argentiques, c’est qu’on va toujours parler des mêmes. Ricoh R/GR, Olympus mju et j’en passe. Pourtant, il existe des alternatives, à un prix plus bas. Et avec une fiche technique plus évoluée.
Dans les années 90-2000, les compacts argentiques étaient aussi petits et disposant de divers modes à l’assistance, d’un autofocus multispot ainsi que d’une optique puissante, mais totalement rétractable. Bref, un bonheur en main.
C’était la tendance. Il y a donc un choix diversifié. Et pour ma part, je voudrais parler du Canon Prima Super 130u date. Le haut du panier chez ce fabricant. Et dernier compact argentique avant passage au numérique, en 2005.
Attention, la version “date” est importante. Car elle désigne la seconde version du 130u. Étrangement, dans les autres pays, on parle bien du 130u II, mais en Europe non. Un concept.
Ce qu’il a ? Une gestion totale de l’ISO par DX, un viseur avec correction dioptrique pour les porteurs de lunettes. Un autofocus multispot avec techno AiAf qui suit le sujet. Un zoom puissant de 38 à 105 mm ! Un obturateur allant de 2s à 1/500s. Mais aussi 6 modes situationnels + 5 modes personnalisables, pour un usage optimisé à son besoin. Et cerise sur le Mc Do, la compensation d’exposition est de la partie.
Et cela pour un corps de seulement 107x59x44.5 mm (Mju II : 108x59x35) pour 185g !
Sans oublier son design soigné, que j’apprécie particulièrement.
Son plus gros souci est son ouverture minimale à F/5.6. Mais franchement, si vous voulez un compagnon de route soigné, le Canon Prima Super 130u Date est un choix qui se trouve pour une fraction du prix d’un Mju, en permettant bien plus de possibilités.
Pentax Zoom 105-R
Si le Canon Prima super 130u Date est Astérix, le Pentax Zoom 105-R serait Obélix. D’ailleurs, il est l’exemple qu’il ne faut pas parler d’un compact argentique, mais d’un point and shoot imposant, autant qu’un reflex, il aura un succès commercial fulgurant. Le “R” est une variante du 105, qui ajoute la fonction antiyeux rouges. Fort de cette réussite, ils ouvrent la voie aux “105”, d’autres appareils concurrents, reprenant le nombre dans l’appellation. Avec la même formule.
Pourquoi 105 ? C’était pour désigner la valeur maximale de son zoom. Pourquoi ça a marché ? Eh bien, malgré un format imposant, l’appareil en fait beaucoup plus, que le modèle précédent, pourtant plus récent.
Il offre ainsi des possibilités créatives plus poussées. En possédant une meilleure ouverture de base, qui ici est un bon F/3.5. Mais attention, étant plus ancien, sa technologie l’est forcément. Moins de modes situationnels et un autofocus central uniquement.
Néanmoins, il permet de sortir des sentiers avec les modes : macro, super-macro (oui), compensation d’exposition, bulb (très rare sur un P&S), retardateur, rafale, prise par intervalles, Bulb avec synchro-flash, diverses fonctions pour le flash et multi-exposition !
Bref, de quoi s’amuser. Si vous voulez faire une photo en expo longue, en figeant votre sujet au flash, lâchez-vous ! Il le peut, tout en restant dans l’automatisme.
Lomo LC-A
Attention, coup de cœur. Le Lomo LC-A est un compact zone focus de l’époque soviétique, fabriqué par GOMZ.. Une copie du Cosina CX-2 qui, malgré une fabrication en retrait, connait une grande popularité.
Pourquoi ? Déjà, il n’est pas motorisé donc silencieux dans la rue. Aussi, son ergonomie bien pensée, permet de l’exploiter, l’activer et déclencher rapidement. Il suffit d’ouvrir le volet. Ajoutons que l’objectif de 32 mm, avec une jolie ouverture à f/2.8, a la réputation d’être idéale dans toutes les situations. Elle est vraiment appréciée par les photographes de rue, pour sa polyvalence.
D’ailleurs, son optique est à l’origine du terme “rendu lomo” (saturation poussée, piqué central, vignettage). Un résultat qui est désormais à la mode dans la scène argentique, malgré le fait que cela démontre la mauvaise qualité de l’optique.
S’il n’était pas si répandu dans le monde, son prix exploserait. Sachez d’ailleurs que le fabricant Lomography, qui propose une évolution du LC-A avec le LC-A+, est né suite à la découverte des créateurs de l’entreprise, de notre sujet.
Malgré son aspect cheap, ce compact argentique est un réel plaisir à le manipuler. Si vous voulez en apprendre plus, il est, lui aussi, dans les revues du blog.
Fuji DL-500 Mini Wide
Si le Pentax Zoom 105-R est trop volumineux, mais que le mode panoramique vous tente, voici une alternative intéressante. D’autant que, le Fuji DL-500 Mini Wide, va aussi chasser sur les terres du Nikon AF-600, bien plus onéreux.
Car, en plus de partager la fonction panorama, les 2 possèdent aussi un 28 mm F/3.5 ! Les grands angles ont souvent la faveur des photographes de rue, d’où le succès de l’AF600. Mais il va plus loin ! En effet, le DL-500 est un bifocal, qui peut aussi passer sur un 45 mm (f/5.5).
Et il a un argument qui fut largement exploité par Fujifilm ! Le système de chargement rapide du film, Drop in Loading (DL). Le procédé est simple, en ouvrant le dos, vous glissez la pellicule par le bas, vous fermez et c’est bon. Pas besoin de chercher à l’accrocher, ou l’aligner.
Il faut savoir qu’aux U.S on l’appelle le Discovery Mini Dual Date, ou Cardia Travel Mini Dual-P, au Japon. Un détail qui peut étendre vos recherches, afin de l’obtenir au prix le plus bas.
Ricoh FF9
Il est vrai que, le Pentax Zoom 105-R en faisant beaucoup, on tombe un peu sur des répétitions à ce modèle. Mais le suivant peut aussi être considéré comme une autre possibilité pour d’autres de la liste.
Car le Ricoh FF-9 propose plusieurs choses. Un mode multi-exposition, comme pour le 105-R. Un mode panorama, comme le DL-500. Et son optique 35 mm F/3.5 offre un rendu “lomo”, proche du LC-A. Et il ne s’arrête pas ici, puisque le FF-9 offre un mode nuit et prise en continue.
Je souhaite préciser que, dans les compacts argentiques avec mode de surimpression, ceux avec une focale fixe et non un zoom sont rares.
Dernière info, il existe en plus une version avec un corps transparent. Une édition limitée dont l’argus va exploser, sans surprise.
Yashica Samurai X 3.0
Je voulais introduire aussi un appareil demi-format. Qu’est-ce que c’est ? Rien de compliqué, c’est un argentique 35 mm classique, mais qui fait deux fois plus de photos. Comment ? En générant des images, avec moitié moins de surface, que le classique 24×36.
En cette période où les pellicules coutent (beaucoup trop) chers, ce format revient à la mode. Kodak, par exemple, fait des réutilisables avec cet argument de l’économie. Soixante-douze photos, avec une pellicule 36 poses, pas mal non ?
On doit le reconnaitre, les compacts demi-formats eurent des design très soignés. Il y a des bijoux. Les ténors, Olympus Pen, Ricoh auto Half et Canon Demi sont populaires, avec une demande et un argus fort. Mais le Fuji Samurai X3.0 reste négligé en Europe, voir mal aimé.
En raison d’un design plus imposant, rappelant les caméscopes, il n’est pas l’expérience imaginée par les néo-pratiquants. Et pourtant, il est ingénieux et performant.
Commençons par le fait qu’il fait les photos orientées en paysage, alors que la majorité des compacts concurrents sont naturellement en portraits. Il est l’un des rares, avec zoom et la capacité de fixer un filtre ! Et la qualité de l’optique est vraiment bonne. Ajoutez une visée reflex, un obturateur portant à 1/500s et une gestion auto. Bref, du très bon.
Je vais être sincère, l’argus de Samurai est très variable. Mais, en raison de son manque de succès par chez nous, il est toujours possible de l’avoir pour rien. Les vendeurs particuliers voyant en lui, un gadget bas de gamme.
Fujica Half F/2.8
Bon, imaginons que le concept d’un compact argentique demi-format vous tente. Mais que vous vouliez plus élégant dans le design, ou une focale fixe, pour profiter de la formule optique optimisée. Bref, autre chose que le Samurai.
Dans ce cas, vous tomberez sur les ténors évoqués à la proposition précédente. Mais les prix vont vite grimper, pour la simple raison qu’ils sont vraiment demandés. Heureusement, il existe des choix qui sont encore mis de côté. Et c’est le cas des Fujica Half (Fujifilm).
Il est ici question d’un point and shoot, comme souvent, dans cette catégorie, doté d’une cellule au sélénium. Attention, car les compacts argentiques en disposant, ne peuvent accueillir de piles, tout dépend du sélénium ! Et pour éviter qu’elle se vide, il faut isoler la cellule, dans le noir. Donc, à l’achat, il est important de savoir comment fut conservé le boitier. Parce que sans elle, pas de gestion auto. Et selon l’appareil, il deviendra inutilisable.
Heureusement, le Half est doté en prime d’un mode manuel, qui peut dépasser cet obstacle. Vous aurez alors besoin d’une cellule externe au besoin.
Notre appareil est doté d’une optique de 28 mm lumineux (F/2.8). Attention, un 28 mm plein format (24×36) n’est pas un 28 mm en demi-format (18×24). Il faut appliquer l’équivalence de la focale.
Konica MT-9
Il est un fait que les premières générations de Point & Shoot Autofocus sont très demandées. Par conséquent, des modèles vont atteindre des prix absurdes. Canon AF35M, Nikon L35AF, Minolta Hi-Matic AF et j’en passe. Leurs fiches techniques se suivent souvent et leurs descendants sont souvent des optimisations cosmétique. La base est la suivante : Un autofocus avec mise au point centrale, optique de 35 à 40 mm, ouverture à F/2.8, automatiques, mais avec un flash indépendant.
Et à ce jeu, la gamme MT est parfois mise de côté. Pourtant, ils ont une belle construction, un design, une taille et poids proche du Canon AF35M II. Surement dû à un marché saturé, ils n’ont pas su vraiment sortir du lot. Et aujourd’hui, seul le MT-11 explose le plafond, surtout en Asie.
Bien qu’il reste toujours possible de faire une bonne affaire, le Konica MT-9 est plus fréquemment abordable. La raison ? Une ouverture moindre, mais toujours bonne de F/3.5. Ce qui est amplement suffisant dans la majorité des situations.
Pour le reste, c’est du classique : 35 mm, obturateur max à 1/500s, calcul central, flash indépendant.
Attention, le MT-7, qui représente l’entrée de gamme, est fixe focus, pas d’AF !
Canon Top Twin
Pour terminer, je me fais un petit caprice. En vous partageant un appareil que j’adore. Oui, il ne fait pas forcément mieux qu’un autre de la liste. Oui, il est plus imposant, avec son bloc optique. Mais, il est à mon avis un exemple. Dans le sens ou le Canon Top Twin est un appareil simple et agréable à exploiter. Qui offre une prise en main intuitive, avec des possibilités créatives. Pour un poids honnête, à la vue des specs.
Bien qu’il soit populaire, il est encore possible de le dénicher à bon prix.
Mais il fait quoi alors ? Eh bien, c’est un point & shoot automatique, rapide d’usage, car les fonctions exploitent des boutons et ne demandent pas de passer par un menu. Point pratique quand on chasse sur le vif.
C’est aussi un bifocal, il propose au choix un 40 mm lumineux (F/2.8), ainsi qu’un 70 mm (F/4.9). Il possède en prime la capacité de fixer des filtres (attention au diamètre).
Je parlais de créativité, car le Top twin possède des fonctions dédiées. Dont la multi-exposition, un filtre intégré nommé “soft-filter” et la gestion du contre-jour. On est d’accord, le Pentax Zoom 105r en fait plus. Mais, l’optique est plus performante, la rapidité d’exécution mieux optimisée. On peut envisager de faire une multi-expo, en jonglant sur les focales et en usant du filtre, via les touches. Sur le terrain, perso, j’approuve.
D’autant que le flash est, une nouvelle fois chez Canon, désactivable sans allumer l’appareil ! Un bouton poussoir lui est dédié. Pas besoin de repenser perpétuellement à la manipulation, quand on l’allume. Et ça fait du bien.
Bref. Envie d’en apprendre plus ? J’ai écrit une revue de l’appareil sur le blog. Je vous laisse la consulter en détail.
Si vous voulez aller plus loin
J’espère que cette petite sélection vous aidera à faire un choix. Si jamais, vous voulez aller plus loin, vous pouvez poursuivre la navigation via les dossiers suivants :
J’ai la chance d’avoir trouvé un Canon en état cosmétique correct (10€ avec 50/1.8) pour réparer l’AE1 de mes débuts en 24×36. Il a fait le tour du monde alors ça use un peu. Récemment un Minox GT-E et son flash pour 45€ et j’ai conservé mon Rollei 35 T tout manuel. Pour avoir un bon prix, il faut montrer ce qui se voit comme des traces noires sur le miroir (mousse usée) ou être patient sur ebay.
En MF j’utilise des Mamiya Press et Super 23 du 4.5×6 au 6×9 et un RB67 Pro SD avec dos 4.5×6, 6×7 et 6×8. Pour le 6×6 j’ai 2 Yashica 124G. Je les ai achetés en Angleterre quand la livre était très basse.
Je développe mes films mais je les scanne avec un Nikon Super Coolscan 5000 ED + SF-210 50 diapos + SA30 pour film en bande de 36 et un Nikon Super Coolscan 8000 ED. Là on est dans la résolution de 4000 dpi. 3000 dpi suffisent en réalité, au delà on scanne les défauts du film et on rend obligatoire le PT. Aller, j’ai 7 scanners de films à vendre (Nikon & Minolta), je vais y passer du temps mais ça vaut le coup.
J’ai abandonné la partie tirages car je n’ai plus la place ni l’envie d’y passer tout mon temps. 48h pour un agrandissement baryté qualité expo c’est bien mais pour en sortir entre 30 et 40…
Je surexpose et sous-développe mes films pour limiter la montée du grain entre 320 et 1600 ISO.
Mon révélateur préféré est le Rodinal, très pratique mais j’en utilise d’autres pour les films très rapides.
Je lis vos publications avec plaisir, merci c’est sympa.
Fabrice
Ah oui jolie collection en effet ! De plus pour le Canon, si vous l’avez pris pour les pièces, revendre l’objectif suffit à rembourser l’investissement.
Pour l’anecdote j’ai eu aussi un GT-E, et comme vous pour un très bon prix. Le vendeur ne connaissait pas sa valeur, je l’ai obtenu pour 35€ (hors fdp). Ce dernier m’a contacté un peu plus tard pour me dire qu’on lui en proposé 200… Il était dégoûté de me l’avoir refilé haha.
Pour le développement personnellement je passe par un labo. Je ne fais qu’un film / mois. Donc investir ne me tente pas vraiment. Je ne fais que la partie numérisation, avec un vaillant Plustek 7400. Ce n’est pas le modèle de l’année, mais c’est suffisant, il se défend bien.
En tout cas merci pour le soutien Fabrice et bonne continuation à vous.