Principalement à destination des néopratiquants, arrivant de la boutique. Voici un récapitulatif rapide, vous permettant de comprendre l’essentiel du marché de la photographie argentique. Et cela, pour que vous puissiez avoir des points de repère. Notez que l’idée n’est pas de faire un tableau complet, juste cerner les éléments “actifs” de nos jours.

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  1. Les principaux formats de films
  2. Les différents types de films
  3. Le choix de l’ISO
  4. Les modes de visée
  5. Les principales catégories d’appareils
  6. Les principaux modes en argentique
  7. Quelques définitions du lexique argentique

Les principaux formats de films

Bien que dans le passé, le choix était plus large, il nous reste quelques possibilités, dont voici le trio de tête.

Le 35 mm

retour de la fujifilm neopan acros 100

Aussi nommé format 135 et occupant une grande majorité du marché. Le 35 mm voit son nom, par rapport à la largeur du film qu’il possède. Il se représente par un conteneur renfermant le film, le protégeant ainsi de la lumière. Pour juger du nombre de photos possible, cela dépend du ratio que l’appareil permet.

Le plus répandu est rectangulaire, orienté paysage (24×36). D’ailleurs, le nombre de photos possibles, sur une pellicule, se base sur cette valeur. Les choix sont les suivants : 36, 24, 12 et 8 poses.

Sur une pellicule de 36 poses, on peut faire au max 50 poses au format carré (24×24), ou 72 en demi format (18×24). La pellicule peut comporter également un code DX, servant à indiquer automatiquement l’ISO à l’appareil.

Le format 120

comprendre les appareils photo argentiques en 5 minutes.

Ou moyen format. Le Format 120 désigne un rouleau avec une plus grosse surface d’impression. Il offre, selon la dimension prise en charge, 16 (6×4,5), 12 (6×6), 10 (6×7) ou 8 photos (6×9). Il existait également un cousin nommé 220, identique au 120, si ce n’est qu’il avait une longueur doublée  !

Le rapport nombre de poses/prix étant moins bon, il est recommandé lorsque l’on a déjà une bonne connaissance en photographie. Afin d’éviter au mieux les mauvaises prises.

L'instantané

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Le plus connu du grand public. L’instantané, évite le passage au labo, en affichant le résultat à sa sortie de l’appareil. Le principe repose dans le fait que la chimie est dans le tirage. Quand on éjecte la photo, elle est compressée par des rouleaux qui vont étaler cette dernière sur l’ensemble de la surface. Le développement aura alors lieu. La contrepartie sera des couleurs moins fidèles, voir que dans le temps, elles connaissent un virage.

Que cela soit au format portefeuille, carré, paysage ou rond ! Les fabricants, au-delà d’aller juste sur de la couleur ou du noir et blanc, proposent aussi des modèles créatifs. C’est une approche plus onéreuse, avec un rapport nombre de poses/prix plus élevé que le 120 ou le 135.

Pour les autres

Si vous voulez en apprendre plus, je vous retourne sur le site de mgroleau.com. Ce dernier montre l’historique. Néanmoins, je vais en citer 2 qui reviennent parfois dans les mémoires.

  • L’APS : Échec commercial et “évolution” du 35 mm. L’APS permettra d’inscrire plus d’informations sur le négatif, comme les données d’exposition. Mais avec une surface moindre, un format 16:9 et des clients déjà satisfaits du 35 mm. La chimie ne prendra pas.
  • 110 mm : Entre la vie est la mort, le 110 mm ne tient que par la production de Lomography. On lui fait souvent le lien avec l’espionnage, pour la petite taille et la discrétion des argentiques de ce format. Comme vous pouvez le deviner, la surface d’impression est bien plus petite, qu’un 35 mm.

Les différents types de film

Il existe 2  grands types de films. Qui peuvent être soit en noir & blanc, soit en couleur.

Négatif

comprendre le marché des appareils photo argentiques en 7 minutes.

Dominant la grande majorité du marché, le film négatif va inverser les couleurs, sur le support. C’est lors du développement, puis du tirage/numérisation, que l’on obtiendra une image positive, avec le bon rendu. Principalement destiné à l’impression, le développement repose sur la chimie C 41 ou Noir & Blanc. Ce sont les plus répandus dans les laboratoires.

Positif

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Aussi nommé “inversible”, ou “Ekta” par Kodak, voir “Scala” par Agfa. Le film positif va quant à lui faire apparaitre directement les bonnes couleurs, sur la pellicule. Aucun besoin d’inverser ces dernières. Il est à l’origine exploité pour la création des fameuses diapositives. Pour le développement, on utilise alors la chimie E-6. Tous les labos ne peuvent le prendre en charge, renseignez-vous en amont.

Enfin 2…

En réalité, il existe un troisième prétendant. Le film infrarouge. Fait à l’origine, pour un usage professionnel, plus particulièrement la photo aérienne. Il trouvera par la suite un écho dans la communauté.

Le choix de l’ISO

De la même façon que l’on peut le faire aujourd’hui en numérique. Il est possible d’augmenter la luminosité artificiellement, avec l’ISO.

Si ce n’est qu’en photographie argentique, vous devrez suivre une valeur, tout du long de la pellicule. Le développement s’adaptant sur un choix retenu, pour l’ensemble du film.

Notez que mes recommandations sont générales. Il est possible de prendre du 3200 ISO en pleine journée. Cela dépendra de la fiche technique de l’appareil photo. En bref, expérimentez !

Les principales recommandations

  • 50 ISO : temps ensoleillé
  • 100 / 200 ISO : temps ensoleillé / temps nuageux (blanc)
  • 400 ISO : temps ensoleillé / temps nuageux (blanc) / temps nuageux (gris) /extérieur fin de journée / intérieur avec une bonne luminosité.
  • 800/ 1600 ISO : temps nuageux (gris) /extérieur fin de journée / intérieur avec une bonne luminosité / intérieur avec luminosité ambiante.
  • 3200 ISO : extérieur fin de journée / extérieur soirée / intérieur avec une bonne luminosité / intérieur avec luminosité ambiante  / intérieur luminosité faible

Attention, plus l’ISO est forte, plus le “bruit” (grain) sera visible sur le résultat.

5 minutes pour comprendre l'argentique. Débuter en argentique

Les différents modes de visée

Avec le temps, diverses façons de faire la mise au point, ont vu le jour. De ce fait, il est important de comprendre comment elles fonctionnent. Certains étant plus difficiles que d’autres, quand on débute.

Je n’évoque pas l’autofocus, car je pense que vous comprenez le principe.

Revue du Voigtlander vito CS

Au jugé

La visée au jugé est simplement un cadre adapté à la focale. Mais sans assistance à la mise au point. C’est à vous d’estimer la distance avec votre sujet.

Il existe 2 approches à cela. Tout d’abord où vous devez l’indiquer via la bague des distances de votre optique.

Ou par zone focus. Dans ce cas, le fabricant bride la sélection des distances possibles, à quelques choix. Parfois, ces dernières sont symbolisées par des pictogrammes. Comme pour le Olympus XA 2, par exemple.

La variante Free / Fix focus

Solution économique, souvent exploitée pour l’entrée de gamme. Ici, vous n’aurez pas de contrôle de la distance. L’appareil jouera de l’ouverture pour garantir une mise au point nette de 1m à l’infini.

revue du kiev 4am

Télémétrique

La visée télémétrique repose sur le principe de la coïncidence entre 2 fenêtres, sur l’appareil. Dans votre viseur, c’est symbolisé par une zone centrale, le plus souvent en jaune. Cette dernière va faire apparaitre votre sujet dédoublé. Le but du jeu sera de superposer les 2 images, pour ne plus en avoir qu’une seule nette.

Si l’on doit imager l’idée, c’est comme regarder un stylo en face de vos yeux. Un œil représente une fenêtre de visée. Pour que ça marche, ils devront loucher, pour le faire apparaitre nettement. Si vous déportez votre regard plus loin, le sujet paraîtra flou, car l’alignement de vos yeux auront bougé.

Revue du Canon new F1

Reflex

La visée reflex marche sur le fait que l’on peut voir directement au travers de l’objectif. Pour faire une bonne photo, il faut simplement que l’image dans le viseur soit nette.

Il existe 2 variantes de cette approche.

  •  Version Single Lens Reflex : Pour cela, ce que capte l’objectif est renvoyé sur un verre dépoli, via un miroir, puis dans un prisme et enfin notre œil. Lors de la mise au point, c’est le verre dépoli, comportant un cercle de microprisme, qui va diviser en 2 votre image. Le but du jeu sera alors de “rassembler” les  2 parties au sein du cercle.
  • Version Twin Lens Reflex : Ici, il y a une optique pour la visée qui se trouve au-dessus de celle pour faire la photo. Pour avoir la netteté, le réglage du focus passera soit par un rail, commun aux 2 optiques. Ou par un système de cran qui va calibrer les deux.

Les principales catégories d’appareils

Bien qu’il existe des sous-catégories, ou des appareils uniques, qui vont mixer les genres. Le plus souvent vous aurez devant vous les catégories suivantes.

Compact

Comprendre les appareils photo argentiques, en 5 minutes

Surement la catégorie la plus prisée sur le marché. Les compacts constituent la solution la plus simple, pour nous suivre partout. Bien que souvent bridés et automatiques, il en existe des manuelles ou semi-automatiques. Et également avec divers systèmes de visée, comme l’Olympus XA, qui est télémétrique.

Télèmétrique

Comprendre les appareils photo argentiques, en 5 minutes

Nommé par rapport à son mode de mise au point. Il fut présent avant la visée reflex. C’était la solution de visée précise la plus commune. Bien que la majorité soient avec un objectif fixe (non détachable), il en existe d’autres qui le peuvent. Comme le Kiev 4am.

SLR

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Pour Single Lens Reflex, ou plus communément appelé reflex. Encore une fois, le mode de mise au point donnera naissance à une catégorie propre. Peu d’intérêt à répéter le principe. Mais, je peux ajouter qu’à l’inverse de ce qui est dit, sur les télémétriques, il existe des modèles avec des objectifs fixes ! Tous ne sont pas interchangeables, tel que le Kowa SET.

TLR

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Pour Twin Lens Reflex. Comme nous avons vu précédemment, il existe des TLR principalement au format 120, mais pas que. Aussi, vous pourrez en avoir avec des objectifs détachables, comme les Mamiya C ! Sur le marché, ils constituent la catégorie de moyen format, la plus nombreuse. Bien qu’initialement prévus pour faire du 6×6, il existe des masques permettant d’offrir des ratios différents, pour exemple, voyez le Yashica 635.

Folding

Comprendre les appareils photo argentiques, en 5 minutes

En français, nous parlons d’appareils avec soufflet. Car L’argentique va voir sa chambre noire et son optique reliée par un tube en cuir plié. Le but est de lui permettre de se contracter, pour rentrer l’objectif, dans le corps. C’est un moyen ingénieux d’avoir un appareil photo compact. 35 mm, format 120 et plus. L’objectif, pour se ranger, va le plus souvent glisser le long d’un rail.

Les principaux modes en argentique

Un petit rappel, afin que vous sachiez à quoi correspondent les lettres que vous pouvez apercevoir, le plus souvent, sur les appareils.

Tout automatique : P (Program) ou A (automatique). Avant l’arrivée du mode P, c’était le A qui désignait cette fonction.

Semi-auto Priorité Ouverture : A (Aperture) ou ouverture en français. Oui, on peut de ce fait le confondre avec le A d’automatique. Ou si un mode A (auto) est présent, vous verrez alors parfois Av pour Aperture Value.

Semi-auto Priorité Vitesse : S (Speed) ou vitesse en français. Ou Tv (Time Value) pour valeur du temps.

Manuel : M tout simplement, le terme étant proche entre le Français et l’Anglais.

Exposition longue : B (Bulb).

En plus de ces derniers, il existe des modes assistés, qui sont symbolisés par des pictogrammes. L’idée est d’offrir une approche totalement auto, mais qui répond à une situation précise. Les dessins peuvent varier selon l’époque et le constructeur.

comprendre le marché de l'argentique, en 5 minutes.

Il existe d’autres lettres, qui vont le plus souvent correspondre à une fonction précise d’un constructeur. Dans ce cas de figure, la lecture du manuel sera nécessaire.

Quelques définitions du lexique argentique

Appareil photo

  • ASA : Pour “American Standard Association”. C’est l’ancêtre de l’ISO.
  • Déclencheur souple : Désigne en majorité un accessoire. Un câble permettant de déclencher à distance et sans risquer un flou de tremblement. Mais il existe aussi des déclencheurs souples sur certains appareils. Moins efficace que la version câblée, mais toujours mieux qu’un modèle standard. Utile en vitesse lente.
  • DIN : Pour “Deutsche Industrie Normen”. Version Allemande, de l’ASA. Avec une échelle de valeur qui lui est propre.
  • Exposition : Le cœur d’une photo réussie ! On parle d’exposition pour les réglages entre la vitesse et l’ouverture. Le but du jeu est d’éviter une photo trop sombre (sous-exposée) ou trop lumineuse (sur-exposée).
  • IL : Pour “Indice d’illumination”. Désigne la quantité de lumière atteignant le capteur de l’appareil photo.
  • Mesure intégrale / globale : Mesure de la lumière sur toute la zone possible.
  • Mesure pondérée : Mesure totale, mais en privilégiant le sujet central.
  • Mesure multizone : Mesure de la lumière via diverses zones, dans le champ de l’objectif.
  • Mesure spot : Mesure de la lumière uniquement sur une zone.
  • Obturateur : Pièce mécanique qui permet la gestion de la vitesse, lors de la prise de la photo.
  • Posemètre : Dispositif permettant de mesurer la lumière. Il peut être interne à l’appariel photo, ou externe.
  • Priorité ouverture : Désigne le mode semi-auto permettant de contrôler la profondeur de champ. L’appareil compense la vitesse automatiquement. Souvent utilisé pour du paysage ou du portrait
  • Priorité vitesse : Désigne le mode semi-auto permettant de contrôler la vitesse.  L’appareil compense l’ouverture automatiquement. Souvent utilisé pour la photo de rue ou de sport.

Objectif

  • Bokeh: Terme japonais et retenu pour désigner flou d’arrière-plan. Il apparaît sur les photos avec une faible profondeur de champ.
  • Diaphragme : Représenté par un Iris dans l’objectif. En fonction de sa valeur nommée par la valeur F/ (ex : F/2.8), il laisse passer plus ou moins de luminosité. En fonction du choix, la profondeur de champ est augmentée ou réduite également.
  • Flare : Terme anglais désignant le reflet de la lumière sur l’optique. Ce qui va créer une “tâche” lumineuse sur la photo.
  • Focale : Désigne l’agrandissement du sujet, via la valeur de l’optique, sur le film (ex : objectif de 35 ou 50 mm). C’est la sensation de rapprochement ou d’éloignement.
  • Hyperfocale : Technique désignant la distance minimale ou le sujet est net. Permet de couvrir une large zone, sans avoir à gérer la mise au point. Les Appareils free focus l’utilisent.
  • Macro : Fonction de l’objectif permettant de prendre de très proche un sujet.
  • Profondeur de champ : Zone ou le sujet et net. La taille de cette dernière dépend de la focale et de l’ouverture.
  • Vignettage : Présence en périphérie de la photo d’un noircissement. Provoqué par la mauvaise construction d’un objectif. Considéré comme un effet positif ou négatif, selon le photographe.
  • Voile : Diffusion de lumière qui va modifier le contraste d’un cliché.

Pellicule

  • Film infrarouge : Film sensible aux infrarouges.
  • Film orthochromatique : Film réagissant au bleu et vert en ignorant le rouge.
  • Film panchromatique : Film sensible à toutes les valeurs
  • Grain : Apparition des grains d’argent suite au développement.
  • Traitement croisé : Développement d’un film avec une chimie qui n’est pas celle d’origine.

Mes recommandations

Sans prétendre être une référence, je vous partage ce qui me semble être une bonne base de départ.

Prenez un appareil pertinent à vos besoins, pour ne pas payer trop inutilement. Sinon, cela serait comme acheter un Iphone, pour aller sur Instagram.

Aussi, il vaut mieux un appareil avec un look plus “récent”, disposant d’une fiche technique plus poussée. Plutôt qu’un modèle avec une gueule vintage, mais plus onéreux.

Ouverture

Le critère de l’ouverture est un facteur important de l’augmentation des prix. Alors, qu’il n’est pas nécessaire d’avoir un F/0,01, pour couvrir la majorité des situations.

De mon avis, une optique ouvrant à F/3.5 est une bonne base. Voir F/4. C’est assez polyvalent pour vous suivre. Et, si vous allez dans un environnement vraiment sombre, vous pouvez compenser avec un flash, une pellicule de 800 et + ISO. Ou en diminuant la vitesse, ce qui apportera plus de lumière. Le choix est aussi bien plus large à cette valeur qu’en dessous.

Vitesse

Il est marrant de voir que selon la catégorie de l’appareil photo argentique, les besoins changent.

Car si les reflex sont en majorité vers les 1/1000 s. Les télémétriques eux vont, en moyenne,  à 1/500 s. Sur les compacts, selon les époques, on va même considérer que 1/250 s, est une bonne valeur. Parce que ces derniers compensent l’exposition, en priorité, par l’ouverture.

Pour ma part, un boitier allant à 1/500 s est de mon expérience suffisant afin d’éviter les flous de mouvement.

Gestion de L’ISO

Bien qu’une plage complète, allant de 25 à 3200 est appréciable, il y a une réalité moins plaisante. Avec le recul des majors (Kodak et Fujifilm) sur le marché de l’argentique, la grande majorité des pellicules sont entre 100 et 800 ISO.

Par conséquent, un appareil gérant de 100 à 800, conviendra. Sachant que le film de 400 ISO est polyvalent dans pas mal des situations. C’est en général cette valeur que je recommande, pour ne pas trop réfléchir en fonction de la météo.

Aller plus loin

Vous avez un peu de temps à tuer. Alors voici où poursuivre la réflexion.

Crédit image à la une : Ramón Salinero. Illustration film négatif : Immo Wegmann. Illustration film positif : Piero Nigro. Toutes sous licence Unsplash.